Le Conseil de sécurité des Nations unies est réuni pour examiner un projet de résolution sur la situation au Sahara occidental, alors que le mandat annuel de la Minurso arrive à expiration. Alors que le vote de la résolution initialement prévu mardi 24 avril, celui-ci a été reporté à l’initiative de la Russie, TSA s’intéresse à ce que cette résolution contient de différent par rapport à 2017.
Cette année, le projet de résolution du Conseil de sécurité sur la situation au Sahara occidental reprend les fondamentaux sur la question, à savoir d’imprimer « un nouvel élan » et « un nouvel esprit » pour « la reprise du processus politique » en vue d’une solution politique « mutuellement acceptable » permettant « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Cependant le projet de résolution sur le Sahara occidental contient quelques nouveautés parfois surprenantes…
Au sujet des violations des accords sur le cessez-le-feu de 1991, dont les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, s’accusent mutuellement d’en être responsable, le Conseil de sécurité semble cette fois prendre position contre le Polisario en appelant à son « retrait immédiat » de la zone tampon de Guerguerat.
Il apparaît ici une volonté claire du Conseil de sécurité dans son projet de résolution de rendre le Front Polisario unique responsable des violations des accords de cessez-le-feu tout en dédouanant le Maroc, même si le Conseil appelle le secrétaire général des Nations unies « à s’entretenir avec les parties dans un effort de comprendre ces objets de litiges ».
Sur le plan politique, le Conseil de sécurité appelle les parties à faire preuve de « réalisme » et de « bonne foi » afin de « se réengager dans le processus onusien » et à « poursuivre les négociations, sans conditions préalables », chose qui n’apparaissait pas dans la résolution de 2017 sur la situation au Sahara occidental.
Si le Conseil de sécurité réitère son appel aux États voisins à s’engager dans le processus de négociations », il leur attribue cette fois un « rôle spécial et essentiel » dans le soutien du processus politique. C’est là encore une nouveauté par rapport à 2017.
S’agissant des mesures de renforcement de la confiance contenues dans un Plan d’action adopté en 2012, le Conseil de sécurité encourage toujours les parties à coopérer avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour leur mise en œuvre, mais cette fois, contrairement à la résolution de 2017, aucune mention n’est faite concernant le rapprochement des populations divisées depuis plus de 40 ans du fait du conflit.
Concernant les droits de l’Homme, le Conseil de sécurité a maintenu dans ce projet de résolution l’importance d’en améliorer la situation au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf, tout en encourageant les efforts menées par les parties dans ce sens y compris pour les libertés d’expression et d’association.