Au Sahara occidental, l’armée marocaine fait face à des désertions de dizaines de militaires. Selon de nombreuses sources médiatiques dont le quotidien El Khabar, les Forces royales marocaines engagées dans l’occupation du Sahara occidental font face à des dizaines de désertion de soldats et d’officiels.
« C’est une véritable hémorragie que subit l’armée coloniale marocaine au Sahara occidental », affirment ces sources qui parlent d’une « véritable rébellion ».
Ces déserteurs « ne sont pas convaincus » par la guerre que mène l’occupant marocain au Sahara occidental dans un contexte de fortes tensions avec l’Algérie et d’autres pays du Maghreb comme la Tunisie.
Ces militaires marocains déserteurs « ne croient pas en la marocanité » du Sahara occidental. Ils « refusent de porter l’uniforme d’une armée marocaine mise sous tutelle de l’armée israélienne qui massacre leurs frères palestiniens dans les territoires occupés », ajoutent les mêmes sources.
Maroc : des désertions dans les rangs des FAR
En plus de leur opposition à la guerre, ces militaires déserteurs n’ont pas reçu leur solde « depuis des mois » et ils se retrouvent en situation d’ « extrême précarité » alors que le Maroc fait face à la montée en puissance des revendications sociales, avec la multiplication des manifestations contre la vie chère.
Le Maroc qui figure parmi les pays endettés d’Afrique avec un stock de la dette extérieure de 65,41 milliards de dollars en 2021 (selon la Banque mondiale) a été durement touché par les répercussions de la crise ukrainienne sur les prix de l’énergie.
Le royaume est touché aussi par une sécheresse historique qui a affaibli son secteur agricole, l’un des piliers de son économie.
Pour faire face à une situation financière difficile, le Maroc a sollicité et obtenu un prêt de 5 milliards de dollars du FMI le 8 avril dernier. C’est la quatrième fois que l’institution de Bretton Woods vole au secours du royaume depuis 2021, avec déjà trois prêts de 3 milliards de dollars chacun.
Les déserteurs des Forces royales marocaines engagées au Sahara occidental se sont enfuis en Libye où ils ont été appréhendés par les hommes du maréchal Haftar.
« Ils sont sur le point d’être livrés au Maroc » où ils seront sans doute fusillés comme « l’ont été tous ceux qui se rebellent contre cette monarchie médiévale et esclavagiste », indiquent les mêmes sources. Ça serait une « décision inhumaine » de la part des hommes du maréchal Haftar qui contrôle l’est de la Libye.
Les informations sur les désertions au sein de l’armée marocaine surviennent quelques jours seulement après celles ayant circulé sur les réseaux sociaux faisant état de la fuite de 160 fonctionnaires de police à l’étranger.
La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) marocaine a réagi en réfutant « catégoriquement » ce qu’elle a qualifié d’ « allégations ».
Depuis quelques mois, le Maroc est sur une véritable poudrière sociale, avec des manifestations fréquentes contre la vie chère, des rumeurs démenties sur la fuite de 160 fonctionnaires, et des informations sur des désertions au sein des Forces royales marocaines engagées au Sahara occidental.
La dégradation de la situation au Maroc survient alors que le roi Mohamed VI, malade, s’est distingué ces derniers mois par ses absences répétées et ses longs séjours à l’étranger.
