La France a indiqué jeudi être favorable à une prolongation d’un an de la mission de l’ONU Minurso au Sahara occidental, qui vient à échéance fin octobre, mais les Etats-Unis semblent vouloir imposer un renouvellement pour six mois comme en avril.
“La position de la France est de pousser à un renouvellement d’un an, en accord avec une recommandation du secrétaire général de l’ONU”, a indiqué à des médias l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre. “Nous pensons que la tendance actuelle, la dynamique actuelle, est positive”, a-t-il ajouté avant des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la Minurso.
“Il y a un élan, il est nécessaire de bâtir sur cet élan, c’est la position de la France”. “Stabilité sur le sol d’un côté, élan politique de l’autre, c’est sur ces deux tendances que nous voulons construire” une solution au conflit au Sahara occidental, a insisté François Delattre.
Selon des sources diplomatiques, lors de la réunion du Conseil, les Etats-Unis ont cependant plaidé pour un nouveau renouvellement de seulement six mois. “Les Etats-Unis ont été très fermes” à ce sujet, a indiqué à l’AFP un diplomate sous couvert d’anonymat.
Une prorogation de six mois en six mois permet de garder la pression sur les parties et c’est ce qui a conduit à prévoir aujourd’hui une reprise des discussions début décembre à Genève sous l’égide de l’ONU entre Maroc, Front Polisario, Algérie et Mauritanie, a avancé Washington, selon les mêmes sources.
Un vote est attendu en fin de mois sur une résolution qui sera comme à l’habitude rédigée par les Etats-Unis.
Dans un rapport début octobre, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait réclamé une prolongation d’un an pour la Minurso afin de donner “à (son) émissaire l’espace et le temps nécessaires” à une relance du processus politique.
Cet émissaire, l’ex-président allemand Horst Kohler, a invité le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à reprendre les 5 et 6 décembre à Genève les discussions sur le Sahara occidental, arrêtées depuis 2012.
En avril, Washington avait pris de court ses partenaires en imposant en dernière instance et contrairement à la pratique des dernières années une prorogation du mandat de seulement six mois afin de pousser les parties vers une solution politique.