Le vote du projet de résolution sur le prolongement du mandat de la Mission des Nations Unies pour le Sahara occidental, prévu ce mercredi 25 avril, a été reporté à une date ultérieure sur décision des Etats-Unis.
Au Maroc, les médias marocains pointent du doigt l’influence de l’Ethiopie mais surtout de la Russie. Cette dernière aurait usé « de son poids pour faire modifier le texte sur fond de tensions avec les puissances occidentales au sujet du conflit syrien ».
Selon les médias marocains Telquel et Le Desk, deux pays (l’Ethiopie et la Russie) se seraient élevés au sein du Conseil de sécurité pour dénoncer un texte « manquant d’équilibre » et donnant « plus d’importance à la position marocaine ».
Pour le média Le Desk, l’attitude de la Russie et de l’Ethiopie « n’est pas surprenante au vu des positions et alliances historiques des deux nations ». Leurs positions dénotent toutefois que « les efforts bilatéraux de Rabat que ce soit avec Addis Abdeba dans le cadre du retour du Maroc dans le cénacle africain ou vis-à-vis de Moscou, n’altèrent pas les fondamentaux géopolitiques, d’autant que d’autres intérêts sont en jeu aux Nations Unies, à l’instar du conflit syrien », a commenté une source diplomatique consultée par la même source
Telquel estime que la position de Moscou surprend « étant donné ses relations avec Rabat au cours des dernières années. Elle s’explique néanmoins par les récents développements à l’échelle internationale, hors Sahara, ainsi qu’un jeu d’alliance sur des questions d’ordre régional ».
« La crainte des Marocains est que le traitement du dossier du Sahara fasse les frais des tensions entre les puissances occidentales et Moscou », affirme Telquel. Il s’agit notamment les frappes aériennes menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni en Syrie contre des positions du régime du président Bachar Al-Assad, soutenu par la Russie. Les frappes aériennes avaient été condamnés de manière virulente par Moscou.
« Or, deux des trois pays condamnés par la Russie jouent un rôle important dans la rédaction de la résolution sur le mandat de la MINURSO au sein du Groupe des Amis du Sahara dans lequel Moscou figure également. Les Etats-Unis, en tant que pen-holder de ce groupe, sont chargés de l’écriture du texte », explique le journal marocain, dont les sources considèrent que « ces tensions entre l’alliance atlantique et la Russie autour de la Syrie pourraient ressurgir sur le dossier du Sahara ».
Telquel rappelle également les « liens historiques » entre la Russie et l’Algérie. « La relation Moscou-Alger trouve ses attaches dans la Guerre froide et se poursuit à ce jour […] Alger et Moscou ont également une longue relation client-fournisseur en termes d’armement », avance le journal marocain. « Au vu du contexte actuel, il ne serait donc pas étonnant de voir Moscou user de son poids pour nuancer les parties de la résolution onusienne qui concernent Alger », estime le journal.