L’Arabie saoudite a affiché un parti pris flagrant en faveur du Maroc sur le conflit au Sahara occidental, allant jusqu’à suggérer la relance du format dit des “tables rondes”, que l’Algérie a rejeté définitivement ce vendredi.
Par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Abdallah Y. Al-Mouallimi, le royaume saoudien ne s’est pas contenté de réitérer son soutien à la monarchie marocaine sur le plan de l’autonomie du Sahara occidental. Il est allé plus loin.
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Non seulement, il a exprimé la satisfaction de l’Arabie saoudite de « la participation des représentants élus » des territoires sahraouis occupés, qu’il a désigné par « Sahara marocain » dans les sessions du C24 (comité sur la décolonisation), il a fait siennes les revendications marocaines d’impliquer directement l’Algérie dans les négociations avec le Front Polisario.
Il s’est prononcé en faveur du maintien et à la poursuite du format des tables rondes qui ont déjà réuni le Maroc, la Mauritanie, le Polisario et l’Algérie.
Sans doute vexée par le refus d’Alger de sa tentative de médiation dans le conflit avec le Maroc, l’Arabie saoudite a franchi un nouveau pas sur la voie du soutien qu’elle apporte à l’occupation marocaine du Sahara occidental.
Jeudi, une source algérienne a qualifié, dans une déclaration à TSA, les propos de l’ambassadeur saoudien « d’inadmissibles ». Ce vendredi, Alger a répondu officiellement sur la question des tables rondes.
Dans une déclaration à l’agence officielle APS, Amar Belani, envoyé spécial chargé du dossier du Sahara occidental et des pays du Maghreb, a rappelé que l’Algérie avait « rejeté publiquement » le format dit des tables rondes.
L’Algérie enterre le format des tables rondes
L’Algérie ne s’est « jamais engagée à en faire partie à l’avenir car nous estimons que ce format est loin de constituer la solution idéale », a indiqué M. Belani.
Le diplomate algérien a souligné que « bien au contraire » ce format est « devenu contreproductif depuis que le Maroc a décidé, de manière irresponsable et malhonnête, de l’instrumentaliser pour tenter misérablement d’escamoter le caractère de décolonisation de la question du Sahara Occidental au profit d’un prétendu conflit régional et artificiel dont l’Algérie serait une partie prenante. »
« Pour ces raisons, nous confirmons notre rejet formel et irréversible de ce format dit des tables rondes et nous avons instruit notre représentant permanent à New York à l’effet de notifier cette position du gouvernement algérien au président du conseil de Sécurité, en lui demandant de circuler la note verbale en question à tous les membres du Conseil », a révélé M. Belani.
Le « Monsieur » Sahara occidental au département de Ramtane Lamamra a jugé sérieux les risques d’escalade au Sahara occidental. « Avec la rupture brutale du cessez-le-feu par les forces d’occupations marocaines et l’annexion illégale de la zone tampon à Guerguerat en violation flagrante des accords militaires, nous sommes face à une situation de guerre et il faut reconnaître que les risques d’escalade sont sérieux », a-t-il mis en garde.