La jubilation a été de courte durée pour le Maroc. Quelques jours après le tweet du président kényan qui a semé la confusion autour de la position de son pays vis-à-vis de la question du Sahara occidental, un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Kenya, d’une limpide clarté, vient remettre les choses à leur place.
Le Kenya fait partie des très nombreux États africains à reconnaître et soutenir la République sahraouie. Mais à la surprise générale, le nouveau président kényan, William Ruto, a mis en ligne la semaine dernière un tweet énigmatique dans lequel il a annoncé le renoncement de son pays à la reconnaissance de la RASD.
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Quoiqu’il s’agisse d’un simple tweet et non d’une décision actée et communiquée par les voies officielles, l’annonce a été largement reprise au Maroc où elle a été qualifiée de grande victoire pour le royaume. Au Kenya, elle a au contraire suscité un tollé parmi la classe politique et l’opinion publique.
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À peine une semaine après la sortie du président du Kenya, c’est la douche froide pour la diplomatie marocaine. Le tweet a été retiré et une déclaration officielle datée du 16 septembre et signée du secrétaire principal du ministère des Affaires étrangères, Macharia Kamau, est venue réaffirmer la reconnaissance de la RASD en tant qu’État indépendant, en des termes sans équivoque.
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La déclaration est contenue dans une note destinée à toutes les représentations du Kenya à l’étranger.
Une position alignée sur celle de l’UA
Rappelant d’abord que le Kenya entretient d’excellentes relations avec tous les États membres de l’Union africaine et des Nations Unies, le ministère des Affaires étrangères souligne que la position du pays vis-à-vis de la République sahraouie est conforme à la décision de l’UA d’admettre la RASD comme membre en 1982 et la charte de l’organisation panafricaine qui reconnaît le droit inaliénable des peuples à l’autodétermination.
« En outre, ajoute la lettre, le Kenya s’aligne sur les décisions des assemblées ultérieures des chefs d’État et de gouvernement de l’UA sur la RASD ».
Plus explicite, la lettre ajoute que le Kenya s’en tient à la résolution 690 adoptée en 1991 par le Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à l’autodétermination du peuple sahraoui par le biais d’un référendum libre et équitable administré par l’ONU et l’UA.
Et pour tordre le cou définitivement au tweet controversé, la note interne du MAE souligne que « le Kenya ne mène pas sa politique étrangère sur Twitter ou sur toute autre plate-forme de médias sociaux, mais plutôt par le biais de documents et de cadres officiels du gouvernement ».
De son côté, le vice-président kényan, Rigathi Cachagua, a confirmé dans une déclaration à une télévision locale que la position de son pays vis-à-vis de la République sahraouie est alignée sur celle de l’Union africaine.