Après l’Ukraine et la Palestine, le Sahara occidental est en train de devenir l’autre sujet de discorde entre la Russie et les États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU.
En prévision du vote d’une résolution renouvelant le mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la fin de ce mois, la Russie a proposé des amendements au texte rédigé par les États-Unis, mais ces derniers s’y sont opposés.
Les États-Unis ont proposé un texte sans grands changements par rapport à celui de la résolution qui a renouvelé, pour une année en octobre 2022, le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
La résolution souligne la nécessité de parvenir à « une solution politique réaliste, réalisable, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, basée sur un compromis ».
Selon le journal marocain Le Desk, Washington souhaite un simple renouvellement du mandat, apportant juste quelques nouveaux éléments au texte, comme le fait de « saluer » la convocation par l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, de « consultations informelles » incluant, outre les deux parties au conflit, les deux pays voisins l’Algérie et la Mauritanie ainsi que ceux du « groupe des amis du Sahara occidental », les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Espagne. Or, l’Algérie a décidé de ne plus participer à ce genre de rencontres, estimant que le conflit concerne deux parties, le Maroc et le Front Polisario.
Pendant le cycle de négociations autour de la résolution à venir, la France, les États-Unis et les Émirats arabes unis ont soutenu l’approche américaine qui est de garder inchangé le texte de la précédente résolution, rapporte Le Desk.
Renouvellement du mandat de la Minurso : ce que propose la Russie
Néanmoins, la Russie, qui s’est abstenue lors du vote d’octobre 2022, et le Mozambique, ont jugé le texte « déséquilibré » et ont proposé plusieurs amendements.
Moscou a jugé que les références au référendum et à l’autodétermination ont été « diluées », proposant, avec le Mozambique, de souligner clairement le droit des populations du Sahara occidental d’exercer leur droit à l’autodétermination à travers un référendum et la mise en œuvre « pleinement » du mandat de la Minurso qui est l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Les deux pays ont aussi exprimé leur préoccupation à propos du texte qui doit distinguer clairement les deux parties au conflit et les pays voisins. Le format des tables rondes a toujours été rejeté par l’Algérie qui considère qu’il s’agit pour le Maroc d’une manière de présenter la question du Sahara occidental comme un conflit régional.
L’autre amendement, proposé par le Mozambique, consiste à inclure la surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso, sachant que le Haut commissariat aux droits de l’homme (HCDH) de l’ONU n’a pas pu effectuer de mission dans la région depuis huit ans pendant que des signalements lui parviennent régulièrement sur des violations des droits des militants sahraouis.
Toutes ces propositions d’amendement n’ont pas été retenues par les États-Unis en leur qualité de « Pen holder » du texte. La Russie et le Mozambique pourraient ne pas soutenir la résolution qui sera soumise au vote le 30 octobre, estime Le Desk qui rappelle que cela fait plus de six ans que les résolutions du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental ne sont pas adoptées à l’unanimité.
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