Le Conseil de sécurité a adopté vendredi une résolution appelant les parties au conflit au Sahara occidental à des « négociations sans préconditions » et prolongeant de six mois seulement le mandat de sa mission d’observation du cessez-le-feu entre Maroc et Front Polisario.
La résolution a été approuvée par douze voix et trois pays se sont abstenus, la Chine, la Russie et l’Ethiopie.
Le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) arrivait à expiration le 30 avril. La résolution renouvelle jusqu’au 31 octobre la Minurso, qui comprend environ 400 personnels pour un budget annuel de 52 millions de dollars. Une version initiale du texte, rédigé par les Etats-Unis, prévoyait le 30 avril 2019.
Le dernier round de négociations entre le Maroc et le Front Polisario remonte à 2008.
La résolution demande aux parties au Sahara occidental de « reprendre des négociations (…) sans préconditions et de bonne foi » afin de parvenir à une « solution politique mutuellement acceptable » vers « l’autodétermination » de son peuple.
Dans cette perspective, la résolution souligne « l’importance d’un engagement renouvelé des parties à faire avancer le processus politique pour préparer un cinquième round de négociations ».
Le texte demande aussi « aux Etats voisins de faire d’importantes contributions pour ce processus » politique et « d’accentuer leur implication dans le processus de négociations ».
Le Maroc réclame depuis longtemps à l’Algérie de s’impliquer directement dans des négociations.
« Discuter avec un pion, ca ne sert à rien et on ne veut plus se prêter à cette comédie », a récemment fait valoir l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, en évoquant le Polisario. « L’Algérie doit jouer son rôle et venir à la table de négociations », avait-il ajouté.
« L’Algérie soutient les droits légitimes du peuple sahraoui », mais le conflit au Sahara occidental n’est « pas une affaire entre l’Algérie et le Maroc », avait indiqué pour sa part début avril le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel. « C’est une affaire entre le Maroc et le peuple sahraoui » et « entre le Maroc et les décisions des Nations unies », avait-il insisté.
Concernant des tensions récentes entre le Maroc et le Polisario, le premier reprochant au second des violations du cessez-le-feu, la résolution « exprime sa préoccupation face à une présence du Polisario dans la zone tampon de Guerguerat et appelle à son retrait immédiat ». Elle charge le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, d’oeuvrer pour faire retomber ces tensions.