Dans son dernier recensement de la population sahraouie vivant dans les camps de Tindouf contrôlés par le Front Polisario en territoire algérien, le HCR, dépendant du système des Nations Unies, estime que celle-ci s’élève à 173 600 réfugiés au 31 décembre 2017. Des estimations consignées dans un rapport du HCR daté de mars 2018 et non divulguées dans le détail à ce jour
D’après les conclusions d’une mission du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) consignées dans un rapport daté de mars 2018, mais resté à ce jour confidentiel, le nouveau chiffre de la population vivant dans les camps à Tindouf, dans le sud-ouest algérien, s’élève à 173 600 réfugiés au 31 décembre 2017.
Ce chiffre ne prend en compte que les personnes résidant dans les camps dénommés « Awserd », « Boujdour », « Dakhla », « Laâyoune » et « Smara » à Tindouf, ventilées par sexe et par âge pour chacun des cinq camps, note le rapport de recensement.
La population de réfugiés dans les camps du Front Polisario est divisée presque également entre hommes et femmes, avec 49 % de femmes et 51 % d’hommes. Un peu plus du tiers de la population (38 %) a moins de 17 ans, ce qui représente les tendances démographiques et de fertilité de la région.
Les chiffres de planification actuels de 125 000 personnes recevant une aide alimentaire et nutritionnelle, et 90 000 personnes représentant les plus vulnérables réfugiés, sont restés les mêmes depuis le précédent recensement effectué en 2007 malgré le taux de croissance démographique.
Pour remédier à la situation incohérente avec l’évolution de la population des camps, en novembre 2016, le HCR, a créé le Groupe de travail sur la population (PFWG) pour recenser la population dans les camps sur la base de plusieurs données triangulées décrites par le rapport afin de mieux cibler l’aide alimentaire, notamment celle du Programme alimentaire mondial.
La question du nombre de réfugiés à Tindouf a toujours été un enjeu politique dominant du conflit au Sahara Occidental, notamment au sujet d’un éventuel referendum d’autodétermination demandé par le Polisario. Les données rarement communiquées ont donné lieu à des extrapolations et des exagérations de la part du Polisario pour démontrer la défiance de la population envers Rabat, tandis que le Maroc a souvent minimisé cette population qu’il estime être séquestrée, selon la terminologie officielle marocaine.
Lorsque l’information sur les estimations du HCR avaient filtré dans la presse algérienne, elles avaient été immédiatement jugées comme des fantasmes par certains médias au Maroc.