Plus de onze mois après son revirement historique sur la question du Sahara occidental, le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez peine toujours à convaincre la classe politique en Espagne.
Pedro Sánchez s’est présenté ce mardi 24 janvier devant le congrès des députés où il est revenu entre autres sur les relations de l’Espagne avec le Maroc.
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Peu épargné par les députés, Sánchez a défendu tant bien que mal sa position sur le Maroc.
«Le sommet que nous allons célébrer dans quelques jours est important. Il y a une importance stratégique pour l’Espagne d’avoir les meilleures relations avec le Maroc et c’est ce que je vais défendre durant ces mois et ces années», a affirmé Pedro Sánchez devant les parlementaires espagnols.
Un sommet d’une « grande importance » pour le président du gouvernement espagnol, mais qui sera contrarié par l’absence de plusieurs membres de l’exécutif opposés à la nouvelle position officielle de l’Espagne alignée au plan d’autonomie marocain.
Des alliés de Sánchez n’ont pas hésité à s’afficher publiquement lors du congrès du Front Polisario tenu il y a dix jours montrant leur soutien à la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance.
Sahara occidental : Sánchez à court d’argument
Pour tenter de justifier les résultats de sa position envers le Maroc, Sánchez explique que la route migratoire marocaine vers l’Espagne est la seule à avoir connu une baisse.
« Les flux migratoires depuis le Maroc ont diminué de 25,6 % tandis qu’ils ont augmenté sur d’autres itinéraires. En d’autres termes, de toutes les routes migratoires vers l’Europe, la seule qui ait diminué ces derniers mois est celle du Maroc vers l’Espagne », a-t-il expliqué.
Or, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol, 8000 Algériens sont entrés illégalement en Espagne en 2022 contre 11 000 en 2021. La route marocaine n’est donc pas la seule à avoir connu une baisse contrairement à ce qu’affirme le chef du gouvernement espagnol dans une tentative maladroite de mettre en avant les résultats de sa nouvelle position pro marocaine.
La route migratoire algérienne a elle aussi baissé et ce, malgré les tensions diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne.
Le chef du gouvernement espagnol s’est attiré la colère d’Alger après avoir penché du côté de Rabat abandonnant la position neutre de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental en mars 2022
Depuis, l’Algérie a suspendu ses relations commerciales avec l’Espagne en juin 2022, ce qui a mis en difficultés beaucoup d’entreprises espagnoles notamment dans le secteur de la céramique, l’une des filières les plus touchées par le blocus algérien.