La société française Chancerelle s’est dite « profondément choquée » vendredi « des violentes attaques du Front Polisario » à son égard, après que le mouvement eut porté plainte contre la conserverie pour « colonisation par transfert de population ».
« Chancerelle est profondément choquée des violentes attaques du Front Polisario et confirme la totale légalité des activités de sa filiale Belma à Agadir au Maroc », indique dans un communiqué le fabricant breton de conserves de poissons, disant « réfuter catégoriquement les accusations du Front Polisario ».
L’entreprise ajoute avoir « le sentiment d’être un prétexte dans une affaire géopolitique en dehors de ses compétences », alors que la ressource halieutique est un des points importants de la querelle de longue date entre le Front Polisario et le Maroc.
L’entreprise dit étudier avec ses conseils la réponse à apporter à cette plainte déposée en milieu de semaine au Tribunal de grande instance de Paris.
Le Front Polisario a porté plainte contre la conserverie pour « colonisation par transfert de population » et « tromperie ».
La plainte porte notamment « sur le transfert de population dans une zone occupée. C’est un crime de guerre », a expliqué à l’AFP mercredi l’avocat du mouvement Gilles Devers, en référence à un investissement dans une conserverie à Laâyoune. Au Sahara occidental, Chancerelle « crée des emplois pour la population marocaine, pour une centaine de personnes, c’est du déplacement de population », a-t-il affirmé.
La plainte vise également, selon lui, la « complicité de financement de la colonisation par le Maroc et la discrimination économique, puisque c’est du poisson saharaoui et qu’on s’organise pour en faire du poisson marocain », ainsi que la « tromperie sur l’origine du produit ».
Selon l’avocat, « 92% de la pêche marocaine se fait dans les eaux saharaouies » qui sont « pillées ».