Les propos prêtés au président français Emmanuel Macron sur la participation de l’Algérie à des opérations militaires dans le cadre du G5 Sahel, qui alimentent la polémique sur les réseaux sociaux, continuent de susciter des réactions.
Pour éteindre cette polémique, l’ambassade de France en Algérie est intervenue ce mercredi 3 mars pour démentir « formellement » des propos prêtés au président Macron selon lesquels l’Algérie a pris l’engagement d’une intervention militaire dans le cadre du G5 Sahel.
| Lire aussi : Sahel : la France qualifie l’Algérie d’« acteur important »
« L’Ambassade de France dément formellement les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux concernant des propos prêtés au Président de la République française », affirme l’ambassade dans un communiqué diffusé ce mercredi.
« Lors de la conférence des chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel, le Président Macron n’a jamais affirmé que l’Algérie avait pris l’engagement d’une intervention militaire dans le cadre de cette force », fait savoir la même source.
« Le Président de la République s’est félicité du réengagement politique de l’Algérie suite à la tenue de la réunion du comité de suivi de l’accord d’Alger à Kidal le 11 février, réunion à laquelle M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a participé », précise l’ambassade de France.
Le démenti de l’ambassade de France vient en réaction à la polémique suscitée en Algérie, après que les déclarations prêtées à Macron aient circulé sur les réseaux sociaux.
Lundi, un journaliste d’El Khabar a posé une question sur l’engagement de l’Algérie au Sahel au président Abdelmadjid Tebboune dans lequel il a attribué les propos controversés au président Macron. En réponse, le chef de l’Etat a assuré que l’Algérie n’allait pas envoyer ses troupes au Sahel et qu’elle n’était pas disposée à envoyer ses enfants à l’étranger pour se sacrifier pour autrui.
[Écouter à partir de : 01 h 00 mn 25 s]
« L’Algérie est une véritable force de frappe en Afrique. Notre armée est forte et nous avons réussi à préserver notre prolongement en Afrique et ailleurs. Il n’est pas question d’envoyer les enfants du peuple pour se sacrifier pour autrui. Cette décision sera prise en cas de besoin de dissuasion », a affirmé M. Tebboune lors d’un entretien accordé à deux médias nationaux dont El Khabar.
« L’Algérie est une véritable force de frappe en Afrique »
Auparavant, le ministère de la Défense nationale avait démenti le 21 février dernier toute participation des troupes de l’Armée nationale populaire (ANP) à des missions en dehors des frontières dans le cadre du G5 Sahel.
« Certaines parties et porte-voix de la discorde ont relayé via leurs pages et comptes subversifs sur les réseaux sociaux des allégations dénuées de tout fondement, proférant que les actions et les opérations menées par l’institution militaire, au niveau interne et externe, répondent à des agendas et des instructions émanant de parties étrangères, et que l’Armée Nationale Populaire s’apprête à envoyer des troupes pour participer à des missions militaires en dehors de nos frontières nationales sous le chapeau de puissances étrangères dans le cadre du G5 Sahel, ce qui est faux et inadmissible », avait fustigé le ministère (MDN) dans un communiqué officiel.
Le MDN a démenti « catégoriquement toutes ces allégations tendancieuses et manœuvres sournoises, à travers lesquelles leurs auteurs croient pouvoir semer le trouble et déstabiliser le pays ».
Il a rassuré les Algériens que l’ANP « n’a jamais été, et ne sera jamais soumise dans ses actions qu’à l’autorité du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, et conformément à ses missions constitutionnelles explicites et aux lois de la République, dans la défense de la souveraineté, de l’intégrité et de la sécurité nationales ».
| Lire aussi : Tout ce qu’il faut savoir sur le projet de révision constitutionnelle
