Said Sadi a laissé entendre, samedi 20 juillet, que l’initiative du Forum civil pour le changement qui a dressé une liste de treize personnalités pour conduire le « dialogue et la médiation » a été inspirée par l’armée dans l’objectif « d’égarer » le mouvement de contestation.
« Ce forum est une des fausses manœuvres de l’état-major algérien qui cherche à égarer le souffle de la révolution appelant à une rupture radicale », a affirmé l’ancien président du RCD dans des propos repris par le journal canadien « Le Devoir ».
Invité par le Congrès kabyle du Canada, Said Sadi devait animer une conférence sur le « hirak », samedi à Montréal et une autre dimanche à Ottawa. «Pour aboutir, cette révolution pacifique va devoir d’ailleurs se donner une réelle Convention, venant de la base, pour analyser les causes à l’origine de la crise et trouver les moyens adaptés pour les dépasser. Les révolutions citoyennes ne peuvent pas faire l’économie de ce genre de représentation », a-t-il estimé.
Cette Convention populaire, qu’il espère voir apparaître à l’automne, ne va pas pouvoir se passer « de l’immigration algérienne en Amérique ou en Europe dont la présence est capitale pour éviter que la révolution en cours ne soit détournée, comme l’a été la guerre d’indépendance », a-t-il soutenu.
Dans ce contexte, il a lancé un appel à la diaspora pour rentrer au pays afin de contribuer à la quête d’une issue à la crise. « Lors des événements majeurs de l’Algérie contemporaine, la diaspora a toujours joué un rôle décisif (…). L’idée de la guerre d’indépendance est née au sein de la diaspora algérienne en France dans les années 20. Et il est évident qu’une reconstruction sérieuse, pertinente et efficiente de l’Algérie ne va pas pouvoir se faire sans la diaspora ».
« Le pays est au cœur d’un moment aussi historique que critique. Une crise que la détermination et la jeunesse font durer dans le temps et dans laquelle la diaspora algérienne, et plus particulièrement celle du Canada et du Québec, devrait rapidement entrer pour contribuer à conduire le mouvement vers la porte de sortie qu’il réclame », a estimé Said Sadi