L’Algérie est actuellement livrée à une nouvelle guerre entre deux clans du pouvoir avec comme objectif de détourner la révolution pacifique des Algériens, estime Said Sadi, dans une nouvelle contribution publiée ce mardi 23 février sur sa page Facebook.
« Les deux clans qui se disputaient, dans l’ombre, les faveurs de Bouteflika sont désormais face à face. L’un, regroupé autour de l’ancien chef du DRS; l’autre mené par le chef d’état major de l’armée, s’opposent publiquement sur la façon d’étouffer, de détourner ou de faire avorter la révolution du 22 février », écrit-il.
« Au premier, on prête des dossiers qu’il détiendrait sur son adversaire. Il tente également d’infiltrer le mouvement citoyen par des slogans tendancieux et des opérations de déstabilisation-récupération. Le second, pour sa part, n’hésite pas à instrumentaliser les démembrements de l’Etat pour renforcer ses positions. La justice étant missionnée dans des opérations dignes des pires années de plomb », poursuit Said Said qui s’inquiète des conséquences d’une « régression ».
« Une fois de plus, l’Algérie est prise en otage par deux clans militaires façonnés par la vieille culture faite de violence et d’opacité. Ces affrontements chaotiques mettent en péril la nation que la jeunesse, suivie par le peuple unanime, a ressuscitée dans la rue avec une dignité et un patriotisme exemplaires », affirme-t-il.
« Cette résurrection nationale inespérée est aujourd’hui menacée par des ambitions de personnes irresponsables dont les intérêts sont aux antipodes des attentes des Algériens.
La tentative de normalisation visant à domestiquer l’insurrection citoyenne par un pathétique processus de caporalisation constitutionnelle a d’ores et déjà lamentablement échoué. D’où la fuite en avant dans une contre-révolution assumant la trahison des aspirations de tout un peuple rassemblé par et dans le devoir de patriotisme », analyse le fondateur du RCD.
« La stratégie contre-révolutionnaire est désormais clairement dévoilée. Des décisions judiciaires ou administratives sont prises pour entretenir la confusion des responsabilités, dresser les communautés nationales les unes contre les autres et dévoyer la Révolution », écrit-il.
« C’est ainsi qu’une vaste opération de provocation est mise en place en Kabylie. Les deux clans, chacun à sa manière, s’emploient à provoquer des réactions violentes dans cette région, espérant ainsi égarer et briser la dynamique nationale qui en appelle collectivement et résolument à un changement radical de système. Cette pression mafieuse commence à produire des effets qu’il est urgent de combattre », accuse-t-il.
Pour Said Said, « la guerre des clans militaristes que nous avons maintes fois éprouvée, n’est pas la solution mais la cause du malheur algérien ».
« Au delà de sa dimension libératrice, la poursuite et le succès de la Révolution est d’abord une question de survie nationale.
Aux visées des puissances traditionnellement actives dans notre région, s’ajoutent maintenant d’autres dangers. Certaines pétro-monarchies ne cherchent même plus à dissimuler leurs velléités de neutralisation du processus révolutionnaire en cours. La révolution du 22 février prolonge la libération du pays et incarne et protège la souveraineté nationale », conclut-il.