Saïd Sadi a dévoilé, ce mercredi 15 mai, ses propositions visant à sortir de la crise politique dans laquelle se trouve l’Algérie actuellement et amorcer une transition dans le pays, estimant que l’état-major de l’armée n’affiche aucune volonté sérieuse de dialoguer.
« Petit à petit, le double langage militaire patine, puis les messages hebdomadaires de l’armée cessent avant même l’entame du moindre contact. Pour dialoguer il faut être deux et, si les solutions peuvent diverger, il est souhaitable que les grands constats soient partagés. Les divergences n’ont pas été levées parce qu’elles n’ont jamais été abordées. Et pour cause. Les deux parties empruntent des trajectoires contradictoires », écrit-il dans une nouvelle contribution sur Facebook.
Pour Saïd Sadi, « l’Algérie réelle qui s’affirme à longueur de semaine doit maintenant se prendre en charge ». « Il est impérieux de bien s’entendre sur ce que transition veut dire dans l’Algérie d’aujourd’hui », ajoute-t-il. « Cette phase est déterminante pour la naissance d’un ordre républicain démocratique. Cela a été déjà dit, mais il n’est pas superflu de le rappeler », précise-t-il.
« À quelques détails près, les organes et mécanismes dédiés à la transition font largement consensus », affirme Saïd Sadi. Ces mécanismes qui feraient consensus selon lui sont la « présidence collégiale, directoire de la conférence de transition, commission indépendante d’organisation des élections, assemblée chargée d’élaborer la constitution précédée de la prescription des préalables démocratiques ».
« En pratique, les membres devant diriger cette séquence doivent s’y consacrer exclusivement et renoncer à toute autre investiture ou responsabilité ultérieure », préconise Saïd Sadi, qui affirme qu’ils « devront, naturellement, adhérer eux-mêmes aux valeurs démocratiques universelles et le proclamer ».
« Pendant toute la durée de leur mandat, c’est à dire jusqu’aux résultats des élections législatives et présidentielles, ils devront s’interdire de tout engagement politique ou partisan », indique Saïd Sadi. « Le programme qu’il soit libéral, progressiste, conservateur ou pragmatique sera l’affaire des femmes et des hommes qui auront à affronter les suffrages des électeurs dans des conditions de transparence et de régularité irréprochables si on veut donner toutes ses chances à la nouvelle Algérie », affirme-t-il.
Saïd Sadi propose en outre que « la phase de transition » ne soit pas une « période probatoire pour l’accès au pouvoir mais une parenthèse ayant pour unique objectif de préparer et de garantir l’accès, l’exercice et le contrôle de l’exercice du pouvoir républicain ». « Si une charte prenant en charge ces fondamentaux est adoptée, le reste devient factuellement plus simple à réaliser », estime-t-il.
Saïd Sadi fait également écho d’autres propositions concernant les modalités de désignation des membres devant gérer les différentes instances de cette période, estimant que « plusieurs formules existent. Le think tank Nabni a proposé des modèles d’élections électroniques qui peuvent être testés sur cette opération ».
« On peut organiser des élections régionales autour des six wilayas historiques. Des assemblées régionales désignant plusieurs responsables participant aux diverses structures transitionnelles peuvent être programmées… Au besoin, des primaires peuvent être envisagées, les pré-élus pourront dégager en leur sein les futurs animateurs », avance Saïd Sadi.
« La question n’est pas de savoir si l’échéance électorale du 4 juillet va échouer mais de prévenir les coûts de son échec », estime Sadi. « Le mouvement se doit de reprendre l’initiative pour être en situation favorable face au statu quo et se mettre en capacité d’adapter les formes de lutte les plus performantes pour parvenir à ses objectifs », conclut-il.