Saïd Sadi a dénoncé, ce mardi 2 avril, « les repositionnements opportunistes » de certains acteurs politiques en faveur de l’armée nationale. « Maintenant que l’institution militaire semble en situation d’imposer ses décisions, les repositionnements opportunistes s’accélèrent », écrit l’ancien président du RCD dans une tribune publiée sur sa page Facebook après les dernières annonces du général Ahmed Gaïd Salah.
« Ces acteurs, formatés dans la dépendance clanique, incapables de revendiquer un combat porté par des convictions ou de se faire reconnaitre par leurs parcours, invoquent la révolution citoyenne pour donner du poids et du sens à de douteuses prétentions », poursuit-il.
Saïd Sadi met en garde contre cette « démarche immature ». « Ce qui fait la force et la légitimité du mouvement du 22 février, c’est son auto mobilisation et sa résolution à en finir avec les clans militaro-policiers auxquels des fantassins de l’allégeance rêvent de l’inféoder », rappelle-t-il.
Pour Saïd Sadi, « dans cette phase historique, l’armée peut, elle aussi, opérer, enfin, sa mutation républicaine pour devenir un démembrement de l’État, soumis, comme les autres institutions, au seul verdict du peuple souverain. Elle doit, en ces instants critiques, se méfier autant de ses propres démons que de ses courtisans ».
« L’Histoire sera aussi sévère avec ceux qui tentent de détourner ou de polluer une révolution qui force l’admiration du monde que ceux qui se sont commis dans un « gouvernement » de potiches, image inversée d’un peuple en marche vers son destin. Il y a, dans ces deux tentations, des différences de degré mais pas de nature », conclut-il.