Said Sadi a effectué, ce vendredi 29 mars, un parallèle entre les manifestations actuelles contre le pouvoir et le combat pacifique mené en avril 1980 par les militants de la cause berbère contre le système.
« Quand nous avions lancé l’idée du combat pacifique en avril 1980, beaucoup nous regardaient avec ironie ou compassion tant la méthode apparaissait illusoire, naïve voire suicidaire face à un pouvoir qui avait fait de la violence sa religion », écrit Said Sadi qui a pris part ce vendredi à la marche organisée à Tizi Ouzou.
« C’est une mobilisation populaire massive et généreuse, semblable à celles qui se déroulent aujourd’hui sur l’ensemble du pays, qui, pour la première fois, a fait reculer le pouvoir provoquant notre libération. Avril 80 fut une répétition générale qui annonçait trente-neuf ans auparavant le miracle qui enchante la nation et enthousiasme le monde actuellement », poursuit le fondateur du RCD.
« Aujourd’hui, c’est aussi dans tout le pays que les mots d’ordre d’Algérie libre et démocratique sont scandés dans des foules colorées, tolérantes et conviviales. Aujourd’hui, le drapeau amazigh flottant à côté de l’emblème national préfigure la nouvelle nation plurielle et solidaire », écrit-il.
Pour Said Sadi, « les graines semées en 1980 ont germé ». « Il reste à maintenir ce souffle de l’espoir pour faire plier un régime qui ne désespère toujours pas de venir à bout de l’insurrection citoyenne qui lui signifie chaque semaine sa fin de mission. Vitale, cette énergie est le seul potentiel de combat dont dispose le peuple algérien. Il est capital qu’elle s’affine, se renforce et perdure », ajoute-t-il.
Selon l’ancien président du RCD, ce vendredi était « essentiellement destiné à donner une réponse au chef d’état-major que des partis croupions, qui ne réalisent pas qu’ils sont déjà des déchets de l’Histoire, s’empressent d’encenser, le considérant comme le nouveau roi ».
« Désormais, l’armée, ou ceux qui parlent encore en son nom, doivent apprendre à considérer cette institution comme n’importe quelle autre et qu’à ce titre, elle devra se soumettre au contrôle de la représentation nationale légitime à venir. Et l’esprit de cette exigence remonte à loin. C’est le reniement de la primauté du civil sur le militaire qui a fait de la maison Algérie une prison à ciel ouvert », ajoute-t-il.