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Said Sadi : « Le mal est bien plus profond que ne le laissent penser les apparences »

Said Sadi : « Le mal est bien plus profond que ne le laissent penser les apparences »

L’état de santé du président Bouteflika « décrédibilise un peu plus la présidentielle », estime Said Sadi dans un entretien au magazine marocain Zamane. « La précarité de la santé du chef de l’Etat décrédibilise un peu plus la présidentielle algérienne déjà frappée d’illégitimité par les fraudes électorales. Cette santé déclinante focalise l’attention médiatique, ce que je comprends parfaitement », a-t-il expliqué dans cet entretien qu’il a partagé sur sa page Facebook.

« Mais les origines de l’impasse algérienne remontent à avant même l’indépendance avec l’assassinat d’Abane Ramdane commis par ses pairs au Maroc en décembre 1957. Cet assassinat est en quelque sorte l’acte de naissance du système politique algérien puisque tout en découle et tout y renvoie », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Si l’actuel chef de l’Etat venait à disparaître, rien ne serait réglé pour autant car l’élection serait organisée pour une reconduction du même système. Le mal est bien plus profond que ne le laissent penser les apparences ».

Dans cet entretien, l’ancien président du RCD revient sur le combat mené par sa génération face au système du parti unique. Il évoque le printemps berbère et le choix de la lutte pacifique. Interrogé sur sa position après la voiture du FIS au début des années 1990, Said Sadi qui était qualifié par ses adversaires d’éradicateur explique : « Soyons clairs. En présentant les deux camps de la tragédie algérienne sous une formule binaire opposant les éradicateurs (les forces démocratiques ) et les conciliateurs ( les islamistes ) et en assimilant les démocrates à des suppôts du pouvoir, les journaux de la gauche française n’ont pas seulement insulté l’espérance algérienne, ils ont piégé l’Histoire », a-t-il affirmé.

« Pour répondre plus précisément à votre question, je vous renvoie à ma position exprimée à la radio algérienne lors du Journal de 20 heures le jour même du dépouillement. J’ai dit exactement ceci : « Si les estimations livrées sur ce premier tour se confirment, nous devons les accepter ». Mais gagner une élection ne signifie pas confisquer tous les pouvoirs et abolir tous les droits. Trois jours plus tard, les premières menaces apparaissent. Il était question de la mise en place de tribunaux populaires, de l’élimination de celles et ceux qui ne veulent plus se soumettre au pouvoir de Dieu… Ce n’est qu’à ce moment que j’ai dit « on ne joue plus » », a-t-il assuré.

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