« Étant dans l’impasse, le pouvoir peut tenter de recourir à la provocation en Kabylie », a déclaré Said Sadi, ce mercredi 12 avril, lors d’une conférence sur le printemps berbère d’avril 1980 à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
Devant les étudiants, Said Sadi a appelé à déjouer toute provocation pouvant conduire à une nouvelle violence qui arrangerait les intérêts du pouvoir, selon lui. Et pour déjouer toute provocation, « il ne faut point céder devant l’impatience ni devant la colère combien même légitime« , a-t-il dit.
Ce qu’il faut, c’est de « faire revenir le débat à l’université car celui-ci forme, protège, arme mais surtout renforce les liens entre toutes les parties de la communauté universitaire, notamment entre enseignants et étudiants, comme ce fut le cas durant les années qui ont donné naissance au printemps berbère. Vous avez une responsabilité sociale et historique« , a-t-il ajouté.
Selon lui, l’université doit encore jouer le rôle central dans la restauration de la dynamique citoyenne et la préservation de la Kabylie contre tout dérapage éventuel. « Il faut absolument protéger la Kabylie si on veut que l’espoir démocratique soit préservé en Algérie« , a-t-il lancé aux étudiants qu’il invite à ne plus compter sur le pouvoir qui a, dit-il, « peur de la compétence et de la réussite quand elle vient du peuple. Le pouvoir est un prédateur que seuls ses intérêts intéressent« .
Interrogé sur le danger islamiste dans la société algérienne, Said Sadi a répondu que l’islamisme « continue à être utilisé par le pouvoir comme instrument de domination« .