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Salaires des footballeurs : les 3 clubs les plus dépensiers d’Algérie

Les clubs de football algériens, financés quasi exclusivement par l’État, directement ou à travers ses entreprises économiques, dépensent énormément en salaires des joueurs pour des résultats rachitiques.

Des chiffres viennent d’être mis sur ces extravagances. Pour les résultats que l’on sait, les sommes englouties chaque année par les clubs de football algériens sont hors normes.

Si ces clubs étaient financés par le marché, libre à eux de dépenser leur argent comme ils le souhaitent. Le problème, c’est qu’ils sont pris en charge par des entreprises publiques qui vivent en grande majorité grâce à la rente pétrolière.

L’argent public coule à flot dans le football algérien

L’engagement par des entreprises économiques de fortes sommes pour le financement d’un championnat à niveau faible et souvent émaillé de violences et de soupçons de malversations reste économiquement une hérésie et moralement inacceptable quand on connaît le niveau des salaires en Algérie (le salaire minimum est de 20.000 dinars) et l’apport de ces clubs au football national en particulier et au sport algérien en général.

Les montants de la masse salariale des 16 clubs algériens de l’élite ont été obtenus et divulgués par le quotidien El Khabar ce lundi 15 juillet. Ils révèlent de grandes disparités entre les clubs. Les plus dépensiers sont ceux pris en charge par des sociétés étatiques. La masse salariale de certains d’entre eux donne le tournis.

Côté résultats, il est aisé de constater que l’Algérie est très mal représentée dans les compétitions africaines par ses clubs. Pour la formation, c’est aussi la disette.

Rares sont les clubs locaux qui arrivent à placer sporadiquement un joueur en équipe nationale, dont le gros de l’effectif est constitué depuis une quinzaine d’années de joueurs nés et formés en France.

Selon le journal arabophone, la masse salariale mensuelle moyenne des 16 clubs de l’élite s’est élevée pendant la saison 2023-2024 à 429 millions de dinars. Soit près de 43 milliards de centimes dépensés chaque mois rien qu’en salaires des joueurs.

Plus de 5 milliards de dinars sur toute la saison, sans compter les primes de victoire qui peuvent être parfois mirobolantes et indemnités de transfert et les autres dépenses liées au fonctionnement des clubs (salaires des autres personnels, prise en charge des jeunes catégories, équipements, déplacements, hôtellerie…).

Le CR Belouizdad, détenu par le groupe public Madar, est le plus dépensier de tous. Les salaires des joueurs de son équipe première ont coûté la saison passée 6,7 milliards de centimes chaque mois. Ce montant n’inclut pas les fortes primes que la direction du club verse à ses joueurs à chaque “bon” résultat. Ces primes sont aussi faramineuses.

Championnat d’Algérie de football : une masse salariale qui donne le tournis

En plus des salaires et primes, le CRB dépense aussi énormément pour les déplacements et séjours en Algérie et à l’étranger avec à chaque fois une forte délégation qui inclut, comme le note El Khabar, même des personnes étrangères au club.

Malgré ce budget colossal, le Chabab n’a pas pu garder son titre de champion d’Algérie, remporté par le Mouloudia d’Alger (MCA), financé, lui, par Sonatrach.

Il n’a jamais brillé en Coupes d’Afrique et il n’est pas connu pour être un club formateur ou qui alimente l’équipe nationale en joueurs de qualité. La question est de savoir où va cet argent et à quoi il sert ?

Bien que pris en charge par la plus grosse entreprise d’Algérie et d’Afrique, le MCA a dépensé en salaires moins que le CRB mais sa masse salariale demeure elle aussi colossale : plus de 5,3 milliards de centimes mensuels.

La particularité du club algérois est qu’il a étendu la folie dépensière à son équipe espoirs dont les joueurs coûtent un demi-milliard de centimes chaque mois. Le MCA fait partie des clubs où les salaires de certains joueurs comme Youcef Belaili donnent le tournis : plus de 5 millions de dinars par mois.

Dans le classement des clubs les plus dépensiers, on retrouve à la troisième position l’USM Alger avec tout juste 5,3 milliards de centimes de masse salariale mensuelle. L’autre club de la capitale est détenu et financé par le groupe public de gestion des ports, Serport.

La JS Kabylie dépense aussi énormément en salaires depuis sa reprise la saison passée par l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis. Sa masse salariale mensuelle s’est élevée à 4,4 milliards de centimes en 2023-2024.

CRB, MCA et USMA : le trio le plus dépensier du foot algérien

Jusqu’à la huitième place du classement, on retrouve des clubs financés par l’État via ses entreprises : le CS Constantine (4,3 milliards), l’Entente de Sétif (3,4), le Mouloudia d’Oran (2,4) et la JS Saoura (2,3 milliards de centimes).

Les huit autres équipes de l’élite, non prises en charge par des sociétés étatiques, ont des masses salariales comprises entre 930 millions (US Souf) et 2,1 milliards de centimes (ASO Chlef).

Le financement de l’État est déterminant puisqu’à l’issue de la saison, ceux qui en bénéficient ont occupé le haut du tableau et les autres ont fermé la marche. Le club à la plus faible masse salariale, l’US Souf, a été relégué en division inférieure avec l’ES Ben Aknoun.

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