Les soignants algériens sont en colère. Ce mardi, ils ont observé une journée nationale de protestation pour réclamer l’application des mesures du président Tebboune et la satisfaction de leurs revendications, dont une hausse « substantielle » des salaires.
Le débrayage fait suite à l’appel de la Coalition nationale des syndicats de la santé (CNSS), nouvellement créée.
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Elle regroupe 8 syndicats représentant différents corps de la santé publique : biologistes, infirmiers, auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation, psychologues, sages-femmes, médecins généralistes, professeurs de l’enseignement paramédical et praticiens spécialistes.
Les présidents des syndicats affiliés à la CNSS ont tenu un rassemblement à l’hôpital Nafissa Hamoud (ex-Parnet) à Alger, tandis que des rassemblements ont eu lieu sur l’ensemble du territoire.
« Cette journée de protestation a été organisée à cause de la non prise en charge des revendications de la plateforme commune des professionnels de santé coalisés », a déclaré à TSA, le Dr Salah Laouar en sa qualité de coordinateur de la CNSS.
Le Dr Laouar cite notamment les décisions prises par le président de la République dans le cadre des incitations inhérentes à la pandémie de Covid, qui n’ont pas été concrétisées.
Des décisions relatives à l’assurance globale des professionnels de la santé, le capital-décès, la bonification d’un mois pour chaque année travaillée dans la prise en charge de la Covid, énumère Dr Salah Laouar.
« Il y a aussi cette fameuse prime Covid que le président de la République a promulguée en faveur des personnels de santé. Il y a des corps qui en sont exclus comme les enseignants paramédicaux. On ne voit pas pourquoi parce que le risque Covid concerne tout le monde. La prime doit être accordée à l’ensemble des professionnels de la santé et de façon équitable », plaide le Dr Laouar. « Autrement nous considérons que c’est obstruction à une instruction présidentielle », renchérit-il.
Revalorisation « substantielle des salaires »
Le coordinateur de la CNSS pointe également « la lenteur pour ne pas dire la non prise en charge de la révision des statuts des professionnels de la santé », avant d’asséner qu’« il n’y a aucune volonté réelle pour réviser les statuts en profondeur ».
Les professionnels de la santé réclament l’amélioration des conditions de travail et la revalorisation des salaires.
« Nous ne demandons pas des ‘‘mesurettes’’. Nous réclamons une revalorisation substantielle des salaires. Le secteur public de la santé n’est plus attractif. On assiste à une déperdition de médecins qui fuient le secteur. C’est vraiment déplorable et condamnable. Nous dénonçons cette situation et nous exigeons une révision substantielle des salaires afin de retenir ces professionnels qui jouissent d’une valeur certaine », a proclamé le Dr Salah Laouar.