Économie

Salaires, subventions… : les petites et grosses dépenses de l’État algérien

Les détails des dépenses de fonctionnements des différents départements ministériels ont fait l’objet de décrets exécutifs publiés au dernier numéro du Journal officiel.

Sans surprise, le gros des enveloppes va aux salaires des fonctionnaires et, dans certains secteurs, aux transferts sociaux. Dans l’agriculture, le gros du budget va aux subventions des farines et du lait : 164 milliards de dinars de contribution à l’OAIC et plus de 31 milliards à l’ONIL.

Dans une conjoncture de crise sanitaire liée au Covid-19 qui frappe l’Algérie à l’instar du monde entier, le budget de la santé est réparti entre le fonctionnement des établissements de santé, dont les salaires des personnel, (330 milliards DA), la contribution à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour l’acquisition des médicaments (plus de 53 milliards DA) et la contribution à l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) au titre des livraisons des vaccins, sérums et réactifs (plus de 5 milliards DA).

Troisième budget après ceux de la Défense (dont les détails n’ont pas été publiés) et de l’Éducation nationale, le ministère de l’Intérieur voit plus de la moitié des 555 milliards de dinars qui lui sont alloués, destinée à la Sûreté nationale (286 milliards, dont plus de 200 milliards pour les salaires).

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Rapatriement des migrants illégaux 

Dans le budget du ministère de l’Intérieur, 18 milliards de dinars sont en outre consacrés à l’indemnisation des victimes non-salariées d’actes de terrorisme, 5 milliards pour le financement du redéploiement des agents de la garde communale et un milliard pour les frais liés aux opérations de rapatriement des migrants illégaux.

Dans le budget du ministère des Affaires étrangères, on note cette enveloppe de 120 000 000 DA (12 milliards de centimes) destinée aux frais d’assistance aux nationaux à l’étranger. Une somme dérisoire dans la conjoncture actuelle au vu du nombre d’Algériens bloqués à l’étranger et qui se trouvent en besoin d’assistance et au vu de la valeur de dinar algérien qui ne cesse de se déprécier.  Ce ministère a réservé une subvention de 147 millions de dinars (900.000 euros) au Centre culturel algérien à Paris, 4,5 milliards de dinars à la coopération internationale et seulement 1,5 million de dinars à l’action maghrébine.

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Plus de 26 milliards de dinars pour les prisons

Dans le secteur de la justice (42.113.938.000 DA au total), plus de la moitié (26.578.500.000 Da) va à l’administration pénitentiaire. La somme consacrée à l’alimentation est de 4.038.000.000 DA (400 milliards de centimes).

Dans le budget de l’énergie (62.212.609.000), plus de 55 milliards de dinars sont consacrés à la compensation au titre du prix de l’eau potable en provenance des unités de dessalement de l’eau de mer, 881 millions comme compensation au titre de la réduction de la facturation de l’électricité pour trois wilayas des Hauts-Plateaux et près de 3 milliards DA pour les centres de recherche. On notera aussi ce budget rachitique consacré au ministère de la Transition énergétique (268 millions DA).

Le ministère des Moudjahidine demeure l’un des plus gros budgets de l’État algérien avec 235.317.071.000 195 milliards DA qui sont destinés aux pensions des moudjahidine et ayant-droits. Grâce aux décrets détaillés rendus publics, on sait ce que coûte à l’État la prise en charge les imams détachés à l’étranger, entre autres.

Dans le budget du ministère des Affaires religieuses, 225 millions DA sont consacrés à l’action internationale et 580 millions (58 milliards de centimes) à l’encadrement cultuel de l’émigration.

Dans l’enseignement supérieur, 117.400.000.000 (plus de 117 milliards Da sont consacrés aux œuvres sociales (restauration, transport universitaire…) et seulement 6 milliards aux centres de recherche sur un budget global de 213 milliards de dinars.

Ce que coûte la résidence d’État Sahel

À noter enfin ces « petites dépenses » des services du Premier ministre qui consacre 3 325 000 Da pour les frais de gestion des services communs de la résidence d’État du Club des Pins, 320 millions de dinars comme contribution à la résidence d’État du Sahel et 60 000 000 DA pour la participation de l’Algérie à l’exposition universelle Dubaï 2020.

La subvention accordée à la résidence d’État Sahel où sont logés les hauts responsables du pays, est presque trois fois supérieure à la contribution de l’État au Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique qui est de 84.450.000 dinars.

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