En Algérie, le secteur de la santé ne cesse de défrayer la chronique ces derniers temps, vu les conditions précaires qui prévalent au sein des salles de soins notamment dans les zones rurales.
C’est le cas, par exemple, d’une salle de soin du village Ouled Djelloul dans la wilaya de Saïda qui se trouve dans une situation scandaleuse et honteuse.
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Une vidéo postée, ce dimanche 29 janvier, sur la page Facebook de la wilaya de Saida, montre un échange entre une infirmière qui exerce dans cette salle de soin et le wali de Saïda, Ahmed Boudouh, lors d’une visite d’inspection de ce dernier.
«Cette salle de soin n’a ni gaz, ni électricité, ni commodités. Je travaille et j’habite ici dans cette salle de soin depuis le mois de novembre dernier. Personne ne peut travailler ni vivre ici. Les conditions précaires sont pires que celles qui prévalent dans les bidonvilles», se plaint l’infirmière.
Cette piètre structure de soins qui dépend de l’établissement public de la santé de proximité (EPSP) est dans une situation d’extrême précarité.
«J’ai dépensé mon argent personnel pour avoir quelques commodités. Mais ce n’est pas suffisant. Les autorités locales m’ont promis d’améliorer ces conditions. Mais au final, elles se sont rétractées en me disant que l’APC n’a pas les moyens pour remédier à cette situation. Il n’y a même pas de place pour accueillir les malades. La salle est trop exiguë. Il n’y a pas de gaz. J’ai froid», dénonce cette infirmière.
La jeune femme raconte le calvaire qu’elle endure au quotidien pour exercer son métier dans cette salle de soins : «Je suis une femme. Je n’ai même pas de conditions minimales pour avoir une intimité. Les responsables de l’APC auprès desquels je me suis plaint, m’ont dit que je dois m’estimer heureuse d’avoir déjà de telles conditions qui sont meilleures que celles qui prévalent là où je vivais avant, c’est-à-dire dans un bidonville. Les médecins ne peuvent même pas entrer ici pour travailler dans ces conditions lamentables ».
«J’ai dit au maire que la population a voté pour lui pour transmettre les préoccupations des citoyens aux autorités», poursuit-t-elle.
«C’est honteux !», s’exclame le wali
Après avoir attentivement écouté cette infirmière, le wali de Saïda a instruit ses subordonnés de mettre en place, dans un premier temps, des radiateurs à bain d’huile pour le chauffage et d’alimenter en urgence en électricité cette salle de soins.
Et le wali de s’adresser à l’infirmière: «C’est rare de trouver une fonctionnaire comme vous. Je vous remercie. Cette situation est désormais mon affaire. Nous vous demandons des excuses.»
Le chef de l’exécutif s’est ensuite adressé au chef de Daïra et aux responsables de l’établissement public de la santé de proximité (EPSP) dont dépend administrativement cette salle de soins.
«C’est honteux !», s’est exclamé Ahmed Boudouh qui s’est adressé par la suite au directeur de la santé et de la population de la wilaya de Saïda (DSP) : «voilà les problèmes qu’il faut prendre en charge en urgence. Quelqu’un d’autre à la place de cette brave infirmière, aurait fermé cette salle de soins et serait parti. Nous avons de la chance d’avoir affaire à une brave femme ».
Une autre vidéo postée, également ce dimanche 29 janvier, sur YouTube par Dz News, montre un scanner flambant neuf de l’hôpital de Saïda qui fonctionne par chance aujourd’hui, mais qui subit des pannes à répétition !
«Aujourd’hui ce scanner fonctionne normalement. Nous n’avons détecté aucune anomalie. Il est en fonction depuis mercredi dernier. Il était à l’arrêt depuis le 18 janvier (soit durant une semaine). Il tombait souvent en panne. Nous sollicitons souvent un ingénieur pour sa réparation», déclare en substance un fonctionnaire du service radiologie de cet hôpital public.
Une autre fonctionnaire s’est plainte de « n’avoir qu’un seul scanner pour prendre en charge les malades de tous les services de cet hôpital, mais aussi ceux de trois autres établissements publics hospitaliers (EPH) de la wilaya de Saïda».