Une année après avoir délaissé sa position de neutralité dans le conflit au Sahara occidental en s’alignant sur le plan d’autonomie marocain, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez pourrait bien faire plus de concessions au Maroc.
En effet, le gouvernement espagnol présidé par Pedro Sanchez envisagerait de céder le contrôle de l’espace aérien sahraoui, géré par l’Espagne depuis les Îles Canaries en vertu d’une résolution des Nations unies, au Maroc, a rapporté le média espagnol Cadena Ser ce mercredi 22 mars.
La décision n’est pas annoncée de manière formelle par le gouvernement espagnol, néanmoins c’est ce qui ressort de ses réponses aux élus du Sénat espagnol, ajoute la même source.
Dans une réponse à une question d’un sénateur, le gouvernement espagnol reconnaît des efforts entrepris avec le Maroc pour « sécuriser davantage les connexions » et pour « la coopération technique ».
La cession du contrôle aérien du Sahara occidental que projette d’acter Sanchez en faveur du Maroc repose sur la déclaration conjointe entre les deux pays signée le 7 avril 2022 à Rabat.
Dans le septième point de cette déclaration, il est écrit qu’il y aurait des « discussions sur la gestion des espaces aériens ».
Forte inquiétude suite aux concessions de Sanchez
Les parlementaires des Îles Canaries, notamment Fernando Clavijo, du mouvement nationaliste, qui siègent au Sénat espagnol s’inquiètent de la poursuite de la politique de concessions entreprise par Sanchez avec le Maroc.
L’inquiétude est née suite à une réponse jeudi dernier du gouvernement espagnol à une question déposée en février passé. Dans sa question, Fernando Clavijo a demandé à l’Exécutif quel serait l’impact de la nouvelle relation avec le Maroc sur la gestion de l’espace aérien. Dans la réponse, il ressort clairement que le gouvernement de Sanchez va vers plus de concessions notamment dans le domaine du contrôle de l’espace aérien du Sahara occidental.
Jusqu’à présent, l’espace aérien du Sahara occidental est contrôlé par l’Espagne depuis les Îles Canaries avec une coordination avec les tours de Laâyoune et Dakhla ainsi que Casablanca, précise Cadena Ser.
La cession du contrôle aux Marocains signifierait pour l’Espagne la perte de postes d’emploi ainsi que la baisse des recettes provenant des redevances de route perçues par le nombre de passagers et de marchandises transportées, prévient la même source.
Le grand gagnant serait le Maroc qui récupérerait les recettes sur cette partie de l’espace aérien. Au-delà de l’aspect économique, la cession du contrôle de l’espace aérien sahraoui aux Marocains va renforcer la politique du fait accompli du Maroc au Sahara occidental.
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