En marge du sommet du G20, qui s’est déroulé ce week-end à Osaka, l’administration américaine a décidé de lever partiellement ses sanctions à l’égard du géant chinois des télécoms et des smartphones.
Avec cette manœuvre, les États-Unis ouvrent (un peu) la voie à des négociations. Ce week-end, en marge d’une réunion du G20 à Osaka, le pays de l’Oncle Sam a décidé de lever partiellement ses sanctions à l’égard de Huawei. Mi-mai, ce dernier, soupçonné d’espionnage pour le compte de la Chine – ce que Huawei a toujours démenti – a été placé sur liste noire après la signature d’un décret par Donald Trump. Celui-ci vise à empêcher le géant des télécoms et des smartphones de s’approvisionner en technologies américaines. Une initiative qui a suscité l’ire du groupe chinois comme de Pékin, actuellement en pleine bataille commerciale avec Washington. Durement touché par cette attaque, Huawei a été contraint de prendre des mesures drastiques pour diminuer sa production.
Concrètement, Donald Trump va autoriser davantage de ventes de composants technologiques américains à Huawei. Cela concernera les produits disponibles à grande échelle dans le monde, mais pas les équipements les plus sensibles. « Tout ce qui va se passer, c’est que le Département du Commerce va accorder des licences supplémentaires lorsqu’il y a une disponibilité générale » pour les composants dont le groupe a besoin, a affirmé Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche, dans l’émission « Fox News Sunday », rapporte Reuters. Les fabricants américains de semi-conducteurs, en particulier, « vendent des produits qui sont largement accessibles depuis d’autres pays », a-t-il poursuivi. « Il ne s’agit pas d’une amnistie générale. Les préoccupations en matière de sécurité nationale demeureront primordiales », a enchaîné le conseiller.
La sphère politique américaine sur le qui-vive
Cette levée partielle des interdictions était quelque peu attendue au G20. Elle pourrait permettre de calmer la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Même si, déjà, les critiques fusent dans la sphère politique américaine. « Il y aura beaucoup de ripostes s’il s’agit d’une concession majeure », a lancé Lindsey Graham, le sénateur républicain de Caroline du Sud, dans l’émission « Meet the Press ».
Quoi qu’il en soit, Huawei continue d’essuyer de nombreuses piques. Ce vendredi, l’AFP a affirmé que, contrairement à ce qu’affirme le groupe chinois, certains de ses employés ont collaboré avec l’armée chinoise sur des projets de recherche. « Des études publiées depuis 2009 montrent que ces employés ont travaillé avec des chercheurs appartenant à différentes composantes de l’Armée populaire de libération (APL) », indique l’agence française. Elle précise que le nom des chercheurs ainsi que celui du service de Huawei qui les emploie sont mentionnés dans ces travaux, qui concernent notamment l’intelligence artificielle, les communications radio, ou encore l’analyse d’images satellites.
Huawei dément toute collaboration avec l’armée
« Un employé basé à Shanghai a ainsi travaillé pour l’unité 78156 de l’APL sur un programme de sécurité informatique, auquel participait aussi un centre technologique de la Commission militaire centrale (CMC), l’organe à la tête de l’armée chinoise, actuellement dirigé par le président Xi Jinping en personne », détaille l’AFP.
Dans un courriel à l’agence, Huawei dément « toute collaboration ou partenariat avec des institutions affiliées à l’APL ». Le groupe souligne toutefois qu’il « n’a pas connaissance d’articles scientifiques publiés par des employés à titre personnel ». Le ministère chinois de la défense, pour sa part, n’a pas souhaité commenter ces travaux de recherche. Selon lui, Huawei « n’a aucune espèce de soi-disant lien avec l’armée chinoise ».
Enfin, mercredi, un nouveau rapport américain a taclé le groupe chinois. Une étude réalisée par Finite State, un spécialiste de la cybersécurité, estime que les équipements de Huawei sont davantage susceptibles de contenir des failles pouvant mener à des attaques informatiques que ses concurrents.
(avec Reuters et AFP)