Société

Sans-papiers algériens en France : plus de rétentions, mais moins d’expulsions

L’étau se resserre autour des sans-papiers en France. Ceux qui ne parviennent pas à régulariser leur situation via un emploi ou un mariage sont soumis à une forte pression : difficulté de travailler, de louer un logement, d’accéder aux soins….

De nombreux étrangers établis de manière irrégulière en France se retrouvent dans des centres de rétention administratifs (CRA), dernière étape avant une expulsion vers leur pays d’origine.

Parmi ces personnes retenues, les nationalités maghrébines sont majoritaires. On y trouve notamment de nombreux Algériens, indique le journal français La Croix qui cite un rapport réalisé par plusieurs associations, dont la Cimade, publié ce 30 avril 2024.

CRA en France : « Un peu plus de 20 % des Maghrébins retenus sont expulsés »

Ce rapport affirme que bien qu’il y ait plus de personnes retenues aux Centres de rétention en France durant l’année 2023 par rapport à l’année 2022, les expulsions ont diminué.

Le rapport cite la Cour des comptes qui explique qu’on ne peut aller au bout de toutes les procédures d’éloignement, car certains pays, en particulier l’Algérie, refusent de reprendre leurs ressortissants vu que les relations diplomatiques avec la France se trouvent être assez tendues.

Ainsi, seulement un peu plus de 20 % des Maghrébins retenus dans les CRA en France sont expulsés vers leur pays d’origine, explique ce rapport qui précise toutefois que les placements en CRA sont de plus en plus « entachés d’irrégularités » et « qu’il y a une mul­ti­pli­ca­tion des ex­pul­sions ou des ten­ta­tives d’ex­pul­sion réa­li­sées en toute illé­ga­lité ».

Les associations à l’origine de ce rapport assurent qu’elles détiennent plusieurs « té­moi­gnages sur des agres­sions de tous types au sein des CRA » et que « de plus en plus » de migrants sont enfermés dans des CRA « de plus en plus sé­cu­ri­sés et cloi­son­nés » où il est difficile de faire valoir leurs droits.

CRA en France : plus de personnes retenues, moins d’expulsions

Le rapport explique que les CRA en France (métropolitaine et d’outre-mer) ont enfermé 49.955 étrangers en 2023 contre 43.565 en 2022, toutes nationalités confondues. La durée moyenne d’une rétention est passée de 12,8 jours en 2017 à 28,5 en 2023.

Ceci dit, dans l’Hexagone, bien que 1.000 personnes supplémentaires aient été enfermées dans les CRA en 2023, le nombre des personnes retenues qui ont fini par être expulsées a diminué de 1.000. Le rapport ajoute que 35,91 % des personnes enfermées ont été éloignées en 2023 contre 44,65 % en 2022.

D’un autre côté, on y souligne un paradoxe vu que le taux d’exé­cu­tion des me­sures d’éloignement en France est passé de 6 % en 2022 à 9 % en 2023, ce qui s’explique par le fait que les expulsions sont réalisées via d’autres mesures que les CRA, notamment les assignations à résidence.

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