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Sarah Rivens, l’Algérienne qui cartonne dans les librairies françaises

Elle est Algérienne, elle vit en Algérie mais c’est en France qu’elle fait un grand succès en librairie. C’est la magie d’Internet et des réseaux sociaux.

Tout est insolite et énigmatique chez cette jeune fille de 24 ans qui s’est d’abord fait connaître sur les plateformes Internet sous un pseudonyme qui lui va plutôt bien : the blurred girl, la fille floue.

Ses livres, elle les signe sous le nom de Sarah Rivens. Mais ce n’est toujours pas son vrai patronyme. Celui-ci, personne ne le connaît.

En France, elle est en haut dans le hit des ventes en librairie. Dans un portrait qu’il lui a consacré, le magazine L’Express raconte que la jeune femme est entrée dans la littérature par la plateforme d’écriture Wattpad.

Elle a commencé par mettre en ligne des épisodes de « dark romance », un genre mêlant amour, érotisme et violence et très prisé de la jeune génération.

Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Son premier tome a fait 9 millions de vues, le deuxième 8,1 millions.

Sur l’échelle de la plateforme, ce sont des chiffres énormes qui ne pouvaient pas passer inaperçus. Les éditions Hachette, en France, ont une filiale dénommée Hlab, spécialisée dans la recherche de jeunes écrivains en dehors des circuits traditionnels. Le cas de Sarah Rivens ne pouvait pas leur échapper.

France : une Algérienne en haut du hit des ventes en librairie

L’ambition se limitait d’abord à reproduire des éditions en ligne, comme le fait dans la plupart des cas la maison d’édition pour les jeunes auteurs.

D’autant plus que, dans le cas des œuvres de Sarah Rivens, les lecteurs n’ont aucune raison de les acheter en version imprimée puisqu’elles sont accessibles gratuitement sur le net.

Mais au vu de son succès phénoménal sur la plateforme Wattpad, les éditions Hlab ont décidé de prendre le risque. Le premier opus de la trilogie « Captive » est sorti en août dernier.

Le succès en librairie est immédiat : 180 000 exemplaires vendus. Zélie Bertrand, la responsable de Hlab qui a découvert l’écrivaine algérienne, raconte à L’Express l’incroyable succès du livre à sa sortie.

La maison d’édition a décidé d’imprimer 10 000 exemplaires en appoint à la version numérique, avec seulement l’objectif de donner une existence physique à l’œuvre.

Au bout d’une heure seulement après sa sortie, l’ouvrage est épuisé. Une réimpression de 30 000 exemplaires n’a pas non plus suffi. Le deuxième tome s’arrache aussi, avec 88 000 exemplaires déjà vendus.

Les œuvres de Sarah Rivens sont aussi un grand succès financier, avec 3,5 millions d’euros de ventes en France, sans compter celles effectuées dans de nombreux autres pays, en Allemagne, en Italie, en Pologne…

Et en Algérie alors ? L’Express ne précise rien sur le succès des œuvres numériques de Sarah Rivens auprès du public algérien, mais il souligne que ses livres imprimés doivent être importés de France. Or, le distributeur qui envisage de le faire est dans l’attente de son homologation.

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