Le Qatar a mis de gros moyens pour réussir son Mondial 2022. Pour sécuriser le prestigieux tournoi, le petit émirat du Golfe aurait fait appel aux services de sociétés israéliennes spécialisées, en contrepartie de sommes astronomiques.
C’est ce que rapporte le site officiel de la chambre de commerce Israël-France, qui cite la presse qatarie.
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Le Qatar ne fait pas partie des pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 sous l’égide des États-Unis et rien n’indique dans les déclarations officielles de ses responsables qu’il s’apprête à emboîter le pas aux Emirats arabes unis, au Maroc, au Soudan et au Bahreïn.
La Coupe du monde 2022 qu’organise l’émirat gazier depuis le 20 novembre est même devenue une tribune pour tous ceux qui soutiennent la cause palestinienne.
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Des supporters et journalistes israéliens qui s’y sont rendus n’ont pas été bien accueillis par la population locale et les supporters venus de tout le monde arabe, qui ne manquent pas une occasion pour leur rappeler les exactions de leur gouvernement à l’égard des Palestiniens.
Les autorités qataries ont accepté de laisser entrer des citoyens israéliens pour assister au Mondial, mais n’ont pas accepté la demande du gouvernement israélien d’ouvrir un bureau consulaire temporaire à Doha.
Un contrat de 2 milliards de dollars
Néanmoins, Israël semble bien plus présent dans cette première coupe du monde à se dérouler dans un pays arabe. Selon le site de la chambre de commerce franco-israélienne, citant la presse qatarie, ce sont des sociétés israéliennes qui ont la charge de sécuriser le tournoi.
Le montant du contrat s’élèverait à 2 milliards de dollars, en plus d’un bonus de 5 % des recettes des billets de stade vendus.
Le Mondial 2022 de déroule sous haute surveillance : 150 000 caméras de surveillance, des forces spéciales étrangères, des milliers d’agents de sécurité et de policiers en civil et des chiens renifleurs, détaille la même source.
C’est la société de sécurité israélienne Sdema Group qui aurait obtenu un contrat pour la sécurisation du Mondial 2022. La société Sdema se serait appuyée sur deux Israéliens pour décrocher le contrat. « Mais le ministère de la défense israélien, inquiet de voir des logiciels trop sensibles installés au Qatar, a décidé de réduire le périmètre final du contrat », rapporte la même source, citant le site Ynet.
Pour éviter des « problèmes politiques », les Israéliens impliqués dans la sécurisation du mondial sont porteurs de passeports d’autres pays, ajoute la chambre de commerce franco-israélienne qui indique que « ce n’est pas la première fois que des princes du Golfe et des sociétés israéliennes font des affaires ensemble ». Mais les contrats sont conclus via des sociétés basées dans des paradis fiscaux, par souci de discrétion.
Le Qatar a rompu officiellement tout contact avec Israël depuis 2009 suite à une énième agression sur la bande de Gaza, mais « des relations secrètes ont été maintenues au plus haut niveau » et « toute occasion de rencontrer des officiels qataris n’est pas négligée », lit-on sur le même site.