Seddik Chihab, porte-parole du RND, a réagi aux manifestations et rassemblements contre le 5e mandat organisés à travers tout le pays les 22 et 24 février 2019 en Algérie.
« Il faut saluer la qualité de ces manifestations. Le civisme a prévalu. Nous sommes contents qu’il y ait ce bond qualitatif dans la revendication sociale et démocratique. Maintenant, chacun a son point de vue et chacun défend ses positions. Il est clair qu’aujourd’hui, nous devons être à l’écoute et voir de quelle manière nous pouvons trouver un Smic patriotique et nationalise pour pouvoir continuer. L’Algérie est sur une bonne lancée et une bonne trajectoire. La démocratie avance et s’améliore. Il reste bien sûr à tirer toutes les conclusions et arrêter les meilleures voies et démarches pour répondre aux aspirations populaires », a-t-il dit, ce lundi 25 février, dans une déclaration à TSA.
Les partis de l’Alliance (FLN, RND, MPA et TAJ) restent, selon M. Chihab, attachés à leur choix de présenter Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat présidentiel le 18 avril prochain. « Dans la phase actuelle, nous considérons que ce choix est le mieux indiqué pour pouvoir avancer. Nous ne voulons pas revenir en arrière, revenir à la case départ. Jusqu’à maintenant, il n’y a aucun changement de cap. Le président de la République, tant qu’il tient à être candidat, trouvera les partis de l’Alliance à ses côtés », a-t-il souligné.
« Nous espérons que les choses évoluent positivement »
Quelle sera la position du RND si les marches anti 5e mandats se poursuivaient dans l’avenir ? « C’est bien que le peuple se soit exprimé de cette façon. Ce serait bien aussi de trouver des solutions qui vont d’abord servir l’intérêt de l’Algérie. Maintenant, les choses évoluent. Ce que je dis est valable à l’instant T. Nous espérons que les choses évoluent positivement parce qu’en fin de compte, il faut mettre l’intérêt de l’Algérie au-dessus de toute autre considération », a-t-il répondu.
Intervenant devant les députés pour présenter la Déclaration de politique générale, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a prévenu contre les dérapages lors des manifestations de rue.
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A ce propos, Seddik Chihab a estimé que les craintes de dérapages sont bel et bien présentes. « Il s’agit de craintes permanentes. Nous vivons dans un environnement hostile. Nous avons des précarités et des vulnérabilités qui peuvent être exploitées à n’importe quel moment. Le Premier ministre a appelé à la vigilance à l’adresse aussi bien de ceux qui sont pour (le 5e mandat) qu’à ceux qui sont contre. Au final, nous sommes tous des Algériens », a-t-il expliqué.
Selon M. Chihab le changement ne viendra pas de la rue. « Il est rare que les changements par la rue réussissent. Il n’y a qu’à revenir aux révolutions colorées (dans l’Europe de l’Est) ou aux révolutions parfumées, les jasmins (Tunisie) ou les œillets (Portugal). Il n’y a qu’à voir la situation actuelle de la Tunisie. Regardez comment ce pays a reculé. Regardez la démocratie égyptienne… La rue peut être un moteur ou un élément de prise de conscience. La rue ne peut pas être une alternative sérieuse », a-t-il soutenu.
Il existe, selon lui, un désir de changement politique en Algérie. « Ce désir est partagé. Maintenant, il faut choisir les voies et moyens les moins coûteuses pour réaliser ce changement au profit d’abord de l’Algérie », a-t-il appuyé.
