Le Maroc est frappé par un tremblement de terre d’une magnitude jamais enregistrée dans le royaume. Le séisme qui a dévasté vendredi 8 septembre au soir la région de Marrakech est d’une magnitude de 7.
“C’est le plus grand séisme survenu dans cette région du Maroc de mémoire d’homme”, assure un chercheur français du CNRS de Strasbourg, cité par des médias français.
Le pays déplore plus de 1.000 morts et plus de 1200 blessés et le bilan risque de s’alourdir au vu des dégâts occasionnés aux habitations dans les zones rurales de l’arrière-pays, notamment dans la province d’Al Haouz, dans le haut Atlas, de loin la zone la plus touchée. Des villages entiers ont été rasés dans cette région montagneuse.
Le séisme de Marrakech vient rappeler que toute la région de l’Afrique du nord n’est pas à l’abri de tremblements de terre dévastateurs.
Des images filmées par les habitants ou captées par les caméras de surveillance rendent compte de la violence du séisme et de la terreur vécue par la population. Des habitations se sont entièrement ou partiellement effondrées et des milliers de gens se sont retrouvés sans abris.
À Marrakech et dans les villes environnantes, les gens ont passé la nuit dehors, redoutant d’éventuelles fortes répliques. Les images du minaret de la célèbre mosquée Koutoubia, véritable symbole de Marrakech, a vacillé devant les habitants et les touristes incrédules, avant de s’effondrer partiellement.
Des rues jonchées de gravats, des bâtisses penchées ou lézardées, des hommes, femmes et enfants emportant le minimum et partant à la recherche d’un abri, les images qui arrivent depuis le terrible séisme du centre du royaume sont très fortes et traduisent l’ampleur de la tragédie qui s’abat sur le peuple marocain.
Le bilan humain du séisme est lourd, les répercussions sociales et économiques aussi. Des centaines de bâtiments ont subi des dégâts, certains se sont effondrés complètements et des milliers de Marocains sont sans abri.
Séisme au Maroc : immense élan de solidarité avec le peuple marocain
Un immense élan de solidarité avec s’est tout de suite enclenché, de nombreux États du monde entier ayant fait part de leur disposition à venir en aide au peuple marocain dans sa dure épreuve.
L’Algérie, pays frontalier du Maroc, a annoncé qu’elle était prête à envoyer de l’aide si les autorités marocaines le demandaient.
Elle a aussi pris la mesure exceptionnelle d’ouvrir son espace aérien aux avions marocains qui évacuent les blessés. L’espace aérien entre les deux pays est fermé depuis deux ans, dans le sillage de la rupture de leurs relations diplomatiques.
En Algérie aussi, le séisme a été ressenti par les habitants des wilayas frontalières, de Tlemcen à Tindouf, en passant par Bechar et Naâma, et même à Sidi Bel Abbès.
Situés sur la plaque tectonique nord-africaine, l’Algérie et le Maroc ne sont pas à l’abri des grands séismes, qui surviennent dans la région à une fréquence de 20 à 25 ans.
Avant celui de Marrakech, les derniers tremblements de terre les plus dévastateurs dans la région sont tous survenus en Algérie, à Chlef en 1954 et 1980 et à Boumerdès en 2003.
Ils ont fait respectivement 1500, 2600 et 2200 morts. Le séisme de Boumerdès est de la même magnitude que celui qui vient de frapper le Maroc (6,8).
Se trouvant dans une zone à forte sismicité, les Etats de la région sont appelés à actualiser régulièrement et à adapter leur législation, leurs plans de secours et leurs normes de construction à cette réalité.
Au Maroc, selon les premières constatations des spécialistes, les bâtiments qui ont subi les dégâts les plus significatifs sont ceux qui ont été “mal construits” ou non conformes aux normes de construction anti-sismiques.
Comme quoi, si les séismes sont une fatalité, leurs conséquences ne le sont pas. Des pays comme le Japon ont même appris à vivre avec les tremblements de terre de très forte intensité.