Chaque année, le Ramadan est pratiquement la seule occasion de voir de nouveaux produits artistiques sur les chaînes TV algériennes. Cette année, deux séries se distinguent : El Damma et El Batha.
Ce Ramadan 2023, c’est le feuilleton El Damma du réalisateur Yahia Mouzahem qui a défrayé la chronique nécessitant l’intervention de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel concernant l’une des scènes.
Derrière le buzz suscité par El Damma qui est diffusé sur l’ENTV, un sitcom s’est distingué cette année. Le produit El Batha réalisé par Walid Bouchebah tire son épingle du jeu. À l’affiche sur Echorouk TV, le comédien Nabil Asli que les Algériens redécouvrent dans un rôle un peu semblable à ce qu’il interprétait à l’époque de Djornane El Gosto la série parodique mise en scène par Abdelkader Djeriou.
El Batha : Nabil Asli interprète El Laz
El Laz, magistralement joué par Nabil Asli, est un repris de justice fier d’avoir 17 jugements dans son casier judiciaire. Il revient de prison et replonge dans le dur quotidien du bidonville dans lequel il a grandi nommé El Batha.
Sa rivalité avec Bonar, interprété par son complice Nassim Haddouche, a marqué les premiers épisodes de la série au début du Ramadan.
Aami Bernou, l’épicier du quartier, qui est toujours à la rescousse d’El Laz quand il le faut. L’idylle avec Rabia, une femme au caractère bien trempé qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui attend que Laz vienne l’épouser.
Le personnage que joue merveilleusement la comédienne Yasmine Abdelmoumene est aussi populaire que celui interprété par Nabil Asli.
Au fil du temps, El Laz vit de nouvelles aventures avec une pointe d’humour qui tourne en dérision une catégorie qui existe réellement dans la société algérienne.
Laz avec son accent bien à lui, son survêtement et sa casquette découvre un monde autre que celui d’El Batha quand il rencontre Soulaf, une belle femme, issue d’un milieu aisé, différente de ce qu’il voit dans son quotidien. De quoi oublier Rabia et se rebeller contre la vie dure d’El Batha.
Les habitants d’El Batha attendent d’être relogés comme l’attendent de nombreux Algériens qui vivent dans des maisons où les conditions sont très difficiles.
Les difficultés de la vie, les écarts sociaux entre les quartiers en Algérie, la pauvreté, les fléaux comme la drogue et la violence… Autant de sujets traités différemment que dans le feuilleton El Damma qui de par son caractère dramatique s’impose un réalisme pour retracer de manière fidèle l’histoire.
Dans la série El Batha c’est par le décalage, l’humour et la dérision que ces sujets sensibles sont traités. La mayonnaise a bien pris puisque les Algériens ont visiblement apprécié le personnage qu’ils ont adopté comme ils l’ont fait avec Dakyous les années précédentes, un autre personnage joué par Asli qui sait comment séduire le public algérien.