Le 22e Salon international du livre d’Alger (SILA) ouvrira ses portes au public jeudi 26 octobre au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex) à l’est de la capitale. Il durera jusqu’au 5 novembre avec comme pays invité d’honneur l’Afrique du Sud.
Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, a dévoilé le programme lors d’une conférence de presse, ce dimanche 22 octobre, à la Bibliothèque nationale d’El Hamma, à Alger. Il a précisé que l’Afrique du Sud sera présente avec plusieurs maisons d’éditions dont l’African flavor books. Parmi les écrivains invités figurent Kgomotso Carol Mashigo et Frederick Vusi Khumalo. Selon lui, 972 maisons d’éditions participent au SILA 2017. Elles représentent 52 pays.
La Chine, qui sera l’invité d’honneur du SILA en 2018, sera présente avec un programme spécial. « Comparé à 2016, le nombre global des maisons d’éditions présentes au salon a baissé de dix du fait que nous ayons exclu certaines en raison du non-respect du règlement intérieur. Le nombre des éditeurs algériens a, par contre, augmenté pour passer de 291 à 314. Le nombre d’ouvrages qui seront exposés sera de 232.000 dont 77.000 algériens, c’est-à-dire 30%. La surface réservée aux stands d’exposition sera de 14.787 m² dont 59% consacrée aux éditeurs algériens », a précisé M. Messaoudi.
Il a annoncé la réduction du budget du Salon, de 120 millions de dinars l’année passée à 80 millions en 2017. « Nous vous promettons que malgré cette réduction, le salon se tiendra dans de bonnes conditions. Il gardera le même niveau grâce au soutien de certains sponsors » a-t-il dit.
« De la craie à la plume »
Un programme culturel a été préparé pour la durée su salon avec des conférences et des débats sur des thématiques variées : « Le retour de la nouvelle » (26 octobre), « Islam et Occident : regards croisés » (27 octobre), « À quoi sert la philosophie ? » (28 octobre) et « L’invention du personnage pour le roman » (le 30 octobre).
« Prévue le 1er novembre, la rencontre sur l’autopsie du colonialisme aura bel et bien lieu. Elle n’a pas été annulée. Le SILA est un espace de culture et de littérature », a-t-il souligné.
Il répondait à une question sur la mise à l’écart des universitaires Aissa Kadri et Daho Djerbal après la signature d’un Appel réclamant des « élections présidentielles anticipées » en Algérie.
Ils étaient programmés pour la conférence du 1er novembre. Modérée par Rachid Khettab, la conférence sur « l’Autopsie du colonialisme » sera animée entre autres par Fouad Soufi, Abdallah Hamadi, Rios Saloma et Chemseddine Chitour.
Le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) a, de son côté, programmé, les 3, 4 et 5 novembre, un colloque international sur Mouloud Mammeri, « L’Amsusnaw, le sourcier des convergences civilisationnales universelles ».
Le ministère de l’Éducation sera également présent avec une journée consacrée au livre et à l’école (le 29 octobre) qui sera parrainée par la romancière Maissa Bey et qui aura pour titre : « dD la craie à plume, expériences d’écrivains ».
Elle sera animée par Fayçal Lahmer, Djillali Bencheikh, Fatima Bekhai et Hadj Ahmed Sedik. Le commissaire du SILA a appelé les éditeurs à mieux animer leurs stands et à mettre en valeur le travail de leurs auteurs à travers les ventes-dédicaces et les débats. « Certains éditeurs ouvrent des stands pour vendre des livres uniquement. Ils n’invitent pas leurs auteurs et n’organisent aucune activité. Ils attendent tout de l’administration du salon d’organiser pour des événements », a-t-il regretté. Selon lui, 120 nouveaux romans algériens seront exposés au SILA.
97 ouvrages retirés
La commission de lecture a, selon M. Messaoudi, retiré 97 ouvrages. « Des livres qui incitent ou font l’apologie au terrorisme, à la ségrégation ou à la haine. Nous le faisons en application du décret de 2003. Cela ne veut pas dire que nous allons retirer un livre qui porte un titre sur Daech mais qui critique et dévoile les failles de cette organisation terroriste. Nous avertissons les éditeurs que dans le cas de présentation d’un livre qui n’est pas porté sur la liste qui nous a été remise, nous serons dans l’obligation de fermer le stand », a-t-il dit.
M. Messaoudi a relevé que 97 ouvrages sur 232.000 est une quantité négligeable. « Nous sommes contre la censure. Nous appliquons la loi lorsqu’il le faut. Nos livres ont été retirés dans certains pays à l’occasion de foires ou salon, nous n’avons pas fait de tapage parce que ces pays appliquaient leurs lois et la presse n’en pas fait état », a-t-il dit.
Ahlam Mosteghanemi, Thierno Monenembo et Ali Bader parmi les invités
Les grands noms de la littérature algériennes seront en majorité présents au 22e SILA. Il s’agit, entre autres, de Ahlam Mosteghanemi, Amin Zaoui, Waciny Laredj, Rabia Djalti et Anouar Ben Malek. Des auteurs arabes et africains connus ont été invités au salon comme l’Irakien Ali Bader, l’Égyptien Wahid Taouila, le Guinéen Thierno Monenembo, le Marocain Anis Refaï et le Palestinien Hassan El Balawi. « En tout, nous avons 85 invités dont 50 auteurs algériens. Les Algériens sont dans leur fête », a souligné M. Messouadi.