Le 22e Salon international du livre d’Alger (SILA) aura lieu du 25 octobre au 5 novembre 2017 au niveau du Palais des expositions des Pins maritimes (Safex) à l’Est de la capitale.
Se tourner vers l’Afrique
Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, invité du débat TSA Direct de ce lundi 18 septembre, a annoncé que l’Afrique du Sud sera le pays invité d’honneur de cette année.
« Nous devons nous orienter de plus en plus vers l’Afrique. La nature a horreur du vide. J’ai discuté avec l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Alger sur le programme qui sera présenté au Sila. Il a promis qu’au moins un Prix Nobel de littérature sud-africaine sera présent à Alger. Par le passé, nous avons essayé d’inviter des Nobel de littérature mais n’avons pas pu les faire déplacer en Algérie pour des considérations financières », a-t-il déclaré.
Le Sénégal et le Cameroun participent pour la première fois au Sila qui enregistre cette année un record de présence avec 51 pays. « Cette année, 920 maisons d’édition ont confirmé leur participation. Nous avons exclu 25 éditeurs arabes (Jordanie, Syrie, Liban, Égypte) qui n’ont pas respecté le règlement intérieur interdisant notamment le dépôt des livres à même le sol. Le livre, le lecteur et le Salon doivent être respectés », a-t-il argué.
Il a démenti l’existence d’un éventuel boycott de l’Union des éditeurs arabes. « Il y avait un problème commercial lié aux invendus. Ce problème a été réglé après une réunion à Beyrouth avec les représentants de cette Union », a-t-il annoncé.
Le budget du Sila sera cette année de 80 millions de dinars, en baisse de moitié par rapport à 2016. « Mais, nous allons nous adapter à la nouvelle situation, nous débrouiller. Nous avons pu avoir quatre sponsors qui vont nous soutenir sur le plan financier », a confié M. Messaoudi.
« Pas d’invitation pour Yasmina Khadra »
Invité au SILA 2017, le romancier franco-libanais Amin Malouf s’est excusé de ne pouvoir assister à la manifestation. « L’agenda de Amin Malouf est chargé. C’est une triste nouvelle. Mais, je suis assez heureux qu’il ne soit pas là. Certaines voix ont commencé à dire qu’Amin Malouf est favorable à la normalisation avec Israël. C’est son point de vue. Amin Malouf n’a jamais demandé à Algérie de normaliser ses relations avec Israël que je sache ! Yasmina Khadra a déclaré qu’il ne viendrait jamais au Salon du livre d’Alger même s’il est invité. Donc, il n’y aura pas d’invitation pour lui. Cela dit, j’ai beaucoup de respect pour ce grand écrivain », a indiqué Hamidou Messaoudi.
Il a appelé les éditeurs algériens à confectionner leurs propres programmes d’activités culturelles durant le salon et ne pas attendre que le commissariat du Sila le fasse. « Il faut qu’ils invitent leurs auteurs et animent leurs stands. Il y a 293 éditeurs algériens qui participent. Imaginons que chacun organise une activité à son niveau en permettant aux écrivains de rencontrer leur public, le programme du Sila sera encore plus riche », a-t-il dit.
Hamidou Messaoudi a confirmé la présence de l’historien Mohamed Harbi pour animer une conférence à l’occasion des festivités du Premier novembre (déclenchement de la guerre de libération nationale).
Pour le commissaire, il n’existe aucune « black list » de livres au Sila. « Nous appliquons le décret de 2003 qui interdit les livres qui font l’apologie au terrorisme, à la violence, à la discorde, au racisme et à la discrimination. Il interdit aussi les ouvrages qui portent atteinte à la guerre de libération nationale. Nous nous réservons également sur les livres qui font la propagande au chiisme. Les Algériens sont sunnites malékites. C’est notre référence religieuse. Nous retirons une infime partie sur les livres, à peine une centaine sur 120 000 ouvrages exposés », a-t-il détaillé.
Il a annoncé qu’en 2018, la Chine sera le pays invité d’honneur du 23e Sila. L’Algérie sera, pour sa part, invité d’honneur du prochain Salon international du livre du Caire, prévu du 27 janvier au 14 février 2018. Une cinquantaine de maisons d’édition algériennes y seront présentes.