Des avocats ont tenu un sit-in ce lundi au Tribunal Abane Ramdane d’Alger, pour protester « contre les arrestations arbitraires de manifestants pacifiques », dont des avocats, et pour le « respect des droits ».
Les avocats ont tenu leur sit-in dans le hall du Tribunal autour duquel était déployé un important dispositif policier comprenant des policiers en civil et des CRS.
Le rassemblement a été organisé « à la demande de la majorité des avocats » et n’était encadré par aucune organisation ou syndicat, a expliqué à TSA un avocat qui a tenu à rester anonyme. L’objet de l’action était la dénonciation de l’arrestation de manifestants pacifiques lors des manifestations du vendredi 22 février et du dimanche 24 février, notamment d’avocats et de journalistes.
« C’est pour dénoncer les arrestations arbitraires et nocturnes. Il y a même des confrères qui sont allés à Said Hamdine (Tribunal) pour se constituer pour la défense des journalistes qui ont été interpellés vendredi et hier (dimanche) », a indiqué l’avocat.
Des slogans appelant à la liberté de manifester et de s’exprimer ont été scandés par les avocats qui ont également exprimé leur refus du cinquième mandat. « C’est un ensemble par rapport à ce qui arrive au pays, nous sommes la voix du peuple et nous sommes contre le cinquième mandat », a affirmé le même avocat.
« C’est un rassemblement de protestation symbolique pour dénoncer ce qu’ont subi hier (dimanche) nos confrères d’atteintes de la part des forces de l’ordre, avec à leur tête Me Mustapha Bouchachi et d’autres avocats », a déclaré Me Laâlali, avocat à Alger, au terme du rassemblement.
Lors des marches de vendredi et de dimanche de nombreuses arrestations ont été effectuées par les forces de l’ordre à Alger. Parmi les personnes arrêtées, des journalistes et des avocats. Ces derniers « ont tous été libérés », a indiqué Me Laâlali mais « d’autres citoyens restent emprisonnés ».
Les avocats ont affirmé leur disponibilité et leur détermination à « se constituer pour la défense de tous ceux qui sont encore en état d’arrestation », et pour la défense « de tout citoyen arrêté pour avoir participé à une marche pacifique » selon Me Laâlali.
« Des comparutions de citoyens arrêtés lors des marches ont eu lieu hier, à 23 heures », selon le même avocat qui dénonce cette pratique. «Nous disons non aux comparutions nocturnes », a insisté l’avocat pour qui cette pratique est « une infraction à la loi ».
Parmi les avocats interpellés puis relâchés lors de la manifestation organisée par Mouwatana à Alger-centre dimanche, figuraient Me Mustapha Bouchachi, Me Zoubida Assoul et Me Abdelghali Bali.