Le plan national de relance de l’économie a fait l’objet de plusieurs réunions au sommet, dont plusieurs conseils des ministres. Tous les départements ministériels ont finalisé et présenté leur feuille de route et il reste à écouter l’avis des acteurs même de cette économie : les opérateurs économiques et les travailleurs, représentés par les organisations syndicales.
Ces derniers sont conviés à une rencontre avec le gouvernement, ce mardi 17 août au Centre international des conférences (CIC). Une sorte de tripartite, plutôt une « quadripartite » puisqu’elle est également ouverte aux experts et universitaires. Des sociologues et des économistes devraient en effet y prendre part.
« Ce n’est pas une rencontre tripartite comme celles organisées dans le passé, mais une véritable concertation qui permettra au gouvernement d’écouter et d’échanger avec les autres partenaires sociaux. Ces derniers seront invités aussi à prendre connaissance des attentes et objectifs de l’Exécutif en matière de développement socio-économique », a tenu à clarifier le ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali, dimanche.
Dégager une nouvelle orientation
À l’ordre du jour de cette rencontre de deux jours, une question centrale : comment relancer la machine économique et dégager une nouvelle orientation économique sur le long terme ?
Il s’agira donc plus d’assises pour une réflexion profonde sur le modèle économique actuel et les voies de lui substituer une économie productive, compétitive et pérenne, que d’une rencontre de laquelle seront attendus des remèdes et des solutions à la conjoncture actuelle. Cette dernière est marquée par le recul des recettes de l’État conséquemment à la chute des prix des hydrocarbures sur les marchés mondiaux, et la crise sanitaire qui a eu un double impact en sollicitant la bourse publique et en contraignant à l’arrêt des pans entiers de l’économie.
« Il n’est pas question de discuter ni sur la conjoncture économique ni sur la situation financière du pays », a précisé Aït Ali.
À l’issue des deux jours de travaux, il ne faudra donc pas s’attendre à des décisions avec effet immédiat, comme celles qui sanctionnaient les tripartites ces deux dernières décennies, telles les augmentations, les exonérations ou les abattements, ni même à des propositions pour aider à concrétiser l’objectif d’économiser 20 milliards de dollars sur les dépenses publiques, pour lequel des mesures ont été actées il y a plusieurs semaines.
Des avis théoriques
Sur les 300 participants, une centaine sont des personnalités indépendantes, parmi lesquelles des experts universitaires. Ce sera un brainstorming qui permettra d’écouter les avis théoriques des uns et le vécu pratique des autres avec l’objectif de rectifier ce que certains spécialistes et responsables, dont le ministre actuel de l’Industrie, ont qualifié d’ « hérésies économiques » dans le modèle actuel.
Un modèle qui a fait la part belle à la redistribution de la rente, via notamment les importations et l’octroi des marchés publics, aux dépens d’une économie réellement créatrice de richesses et compétitive et dont les excès sont visibles à travers l’état actuel de l’économie, dépendante presque entièrement des hydrocarbures, et les procès qui se suivent devant les tribunaux.