Le président français Emmanuel Macron a qualifié, ce mardi 19 décembre, d'”inacceptables” les vives critiques prononcées la veille par le président syrien Bachar al-Assad, qui a accusé la France de “soutien au terrorisme”. “Nous avons été cohérents depuis le début”, en luttant contre un seul ennemi, “Daech”, acronyme arabe du groupe État islamique, en Syrie, a déclaré M. Macron devant la presse après avoir reçu le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.
Les propos d’Emmanuel Macron interviennent au lendemain d’une réaction de son ministre des Affaires étrangères. En déplacement à Washington, Jean-Yves Le Drian a usé de mots très durs contre Bachar al-Assad : “Quand on a été le premier à libérer (de prison) les djihadistes de Daech, on ne donne pas de leçons. Quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion”. “Aujourd’hui, c’est la coalition qui a permis la victoire”, a-t-il estimé, jugeant que le régime de Damas ne pouvait à ce titre pas donner de “leçon” à Paris.
Lundi, Bachar al-Assad s’en est pris violemment à la France, l’accusant de “soutien au terrorisme” et estimant qu’elle n’avait “pas le droit de parler de paix” en Syrie. “La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie dès les premiers jours” du conflit, a estimé M. Assad, en référence au soutien apporté par Paris aux rebelles qui luttent contre son régime depuis 2011 et que Damas qualifie de “terroristes”.
“Elle n’est pas en position de donner une évaluation d’une conférence de paix”, a-t-il déclaré à des journalistes, après avoir reçu à Damas une délégation de responsables et d’hommes d’affaires russes. “Celui qui soutient le terrorisme n’a pas le droit de parler de paix et n’a même pas le droit de s’ingérer dans les affaires syriennes”, a-t-il précisé.
Sa diatribe intervient quelques jours après des déclarations de Paris accusant le régime de Damas d’avoir fait “obstruction” aux dernières négociations à Genève, qui ont échoué. Le dernier cycle de pourparlers organisé sous l’égide de l’ONU entre régime et opposition syriens s’est achevé jeudi dernier à Genève sans avancée. Le lendemain, le Quai d’Orsay avait dénoncé la “stratégie d’obstruction irresponsable” du régime, estimant qu’il avait “refusé de s’engager” dans les pourparlers.