Le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah a mis en garde, ce mercredi 10 juillet, tous ceux qui s’opposent à la solution constitutionnelle dont les desseins se déclinent, à ses yeux, à travers le slogan « pour un Etat civil et non militaire ».
« Ces présidentielles que nous considérons réellement comme la clé pour accéder à l’édification d’un Etat fort avec des fondements sains et solides. Un Etat que le Commandement de l’Armée nationale populaire œuvre résolument à atteindre dans des conditions de sécurité et de stabilité, en dépit des embûches que sèment sur son chemin certains de ceux qui répugnent le bon déroulement de ce processus constitutionnel judicieux, à l’instar des slogans mensongers, aux intentions et objectifs démasqués comme réclamer un Etat civil et non militaire », a-t-il affirmé dans un discours à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix de l’ANP pour la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique pour l’année 2019 au cercle national de l’armée à Beni Messous.
« Ce sont là des idées empoisonnées qui leur ont été dictées par des cercles hostiles à l’Algérie et à ses institutions constitutionnelles. Des cercles qui vouent une haine inavouée envers l’ANP, digne héritière de l’Armée de libération nationale, et envers son commandement national qui a prouvé par la parole puis par les actes qu’il demeure au service de la ligne de conduite nationale du peuple algérien et qu’il nourrit un dévouement inébranlable au serment qu’il a fait devant Allah, le peuple et l’histoire », a-t-il ajouté.
Ahmed Gaid Salah suggère, à demi-mots, que ces « embûches » sont inspirées par des cercles qui sont toujours en lien avec l’ancien patron des services de renseignement, aujourd’hui incarcéré à la prison militaire de Blida, et qui cherchent à échapper à la justice.
« Tenir cet engagement sincère commence à effrayer les supplétifs et les inféodés de la bande, au point où ils ont commencé à mener des campagnes aux objectifs bien connus, pour remettre en cause toute action qu’entreprend l’institution militaire et son Commandement novembriste, ainsi que tout effort que consent chaque fils dévoué à cette patrie », a-t-il dit.
« Pour ce faire, ils ont adopté la voie des appels directs au rejet de toute action qui peut concourir à résoudre la crise, croyant qu’ils pourront échapper à l’emprise de la justice », a ajouté le chef de l’ANP.
Toutefois, nous leur adressons une sérieuse mise en garde, que l’Algérie est plus chère et plus précieuse pour qu’elle soit, elle et son peuple, victimes de ces traîtres qui ont vendu leur âme et conscience et sont devenus des outils manipulables voire dangereux entre les mains de ces cercles hostiles à notre pays », a-t-il mis en garde.
« L’armée fondée à agir »
A ceux qui contestent à l’armée de s’incruster dans le champ politique, Ahmed Gaid Salah suggère que les intérêts suprêmes du pays lui confèrent la légitimité d’agir.
« Cette mise en garde nous est dictée par la quintessence même des prérogatives qui nous sont dévolues et ce que requiert la nature des nobles missions sensibles, que l’ANP a l’honneur d’en porter le fardeau. Ces missions vitales considèrent la sauvegarde de la souveraineté nationale et la préservation de l’intégrité territoriale et l’unité populaire de l’Algérie, ainsi que la pérennité de sa sécurité et sa stabilité, comme étant sa pierre angulaire », a-t-il souligné.
Ahmed Gaid Salah laisse entendre qu’il ne déviera pas de la mission qu’il s’est assigné et qu’il appartiendra à la justice de statuer sur le cas de ceux qu’il a qualifié de « traîtres ». « Il est grandement temps d’avoir une vision rigoureuse fondée sur la protection l’intérêt suprême de l’Algérie, quant à la prise de toutes les dispositions réglementaires envers les agissements de ces traîtres contre l’avenir du peuple et le destin de la patrie. Il est certain que c’est l’appareil de la justice qui statuera sur ce qui adviendra de ces traîtres et prendra toutes les dispositions équitables, mais dissuasives et rigoureuses au demeurant », a-t-il dit.
« Aussi, quiconque a l’audace d’attenter à l’Algérie, à l’avenir de son peuple et la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s’occupera de lui tôt ou tard. C’est là le dernier avertissement à l’égard de tous ceux qui marchandent avec l’avenir de la patrie et de son intérêt suprême », a-t-il menacé.
Dans le même contexte, il dénie le qualificatif de « prisonniers politiques et de prisonniers d’opinion » aux détenus dont les porteurs de l’emblème amazigh. « Est-ce raisonnable ? Se croient-ils aussi intelligents au point de pouvoir duper le peuple algérien avec ces inepties et ces manigances ? Croient-ils que le peuple algérien permettra à quiconque d’insulter son emblème national ? Ceux-là ne sont pas les enfants de ce peuple et ne savent guère sa vraie valeur, ni ses principes ou le degré de son attachement à son histoire nationale. C’est là la mentalité des corrupteurs, car un esprit impur génère une opinion impure et altérée, un comportement vicié et une attitude immorale. Telle est la nature des choses », a-t-il expliqué.
Soutien à Abdelkader Bensalah
Rejeté par la rue et une partie de l’opposition qui demande son départ, Abdelkader Bensalah a reçu un appui sans faille du chef d’état-major qui a loué son appel au dialogue.
Attaché à la solution constitutionnelle à travers l’élection présidentielle, Ahmed Gaid Salah qualifie de « raisonnable et sensée » l’initiative du chef de l’Etat, laquelle requiert la mobilisation de tous, selon lui. « C’est dans ce contexte que s’inscrit l’approche raisonnable et sensée contenue dans le dernier message du chef de l’Etat, concernant l’effort à consentir afin de sortir le pays de sa crise actuelle. Autant que nous encourageons et soutenons son contenu, nous considérons sa démarche comme une des étapes importantes à franchir sur la voie de la résolution appropriée de cette crise politique que traverse le pays. Nous considérons, au sein de l’ANP, que les prochaines élections présidentielles sont le premier fruit constitutionnel et légal de ces solutions. Nous considérons également qu’elles renferment ce qui nous permettra de poursuivre les avancées vers l’instauration des assises d’un Etat de droit (…) ».
Par ailleurs, rappelant la détermination de l’armée à mener la guerre à la corruption assimilée à du « colonialisme », Ahmed Gaid Salah a mis en garde de nouveau les manifestants contre certains slogans inspirés à ses yeux par la bande. « La corruption est une autre forme de colonialisme, car elle infeste les esprits et les pensées, qui frappent les consciences colonisables. La bande, dont les abjections inavouées ont été démasquées, possède encore des inféodés et des mandataires dans la société et elle œuvre encore de façon encore plus claire à infiltrer les rangs des marches populaires et impacter la nature des revendications populaires légitimes, voire, tenter d’orienter ces revendications selon les intentions abjectes de cette bande, ce qui requiert, et je le répète encore une fois, plus de vigilance et de prudence concernant l’encadrement de ces marches ».