Soufiane Djilali a étalé ce samedi 25 juin sa vision d’une Algérie nouvelle tournée vers la modernité lors du deuxième Congrès de son parti Jil Jadid organisé à Alger. Dans un discours prononcé devant les congressistes, il a fixé les lignes et le cadre pour faire de l’Algérie un pays moderne.
« (…) pour moderniser notre Algérie, il faudra engager une véritable réforme morale, clarifier les enjeux civilisationnels, résoudre les contradictions qui minent notre identité, notre unité, notre solidarité et notre efficacité dans un monde impitoyable pour les plus faibles », a-t-il dit.
Soufiane Djilali ne croit ni à l’homme providentiel, ni au zaimisme. « L’Algérie ne se rassemblera pas autour d’un homme quel qu’il soit mais autour d’une volonté exprimant un dessein national, une vision porteuse d’espoirs et d’une fierté retrouvée », avance-t-il.
Poursuivant, il dévoile les prémices d’une initiative politique pour la construction d’une « Algérie forte et solidaire ».
Cet axe « peut en être un axe de ralliement », a-t-il dit, qui peut se concrétiser avec notamment la « recherche des dénominateurs communs avec tous les acteurs politiques quelles que soient leurs orientations politiques pour peu qu’ils s’inscrivent dans une voie patriote, et qui pourraient constituer les éléments d’un consensus politique permettant à l’Algérie de stabiliser et de renforcer son État et sa cohésion interne. »
« Projet de société »
Ce consensus doit s’articuler aussi autour d’une « politique économique et sociale » équilibrée pour un « développement rapide et conséquent, sans cependant abandonner sur le bord de route nos frères et sœurs qui ont besoin de la solidarité de tous. » « Sortir de l’esprit de l’assistanat et des politiques populistes à courte vue ne doit en aucun cas signifier la condamnation à la misère d’une partie de nos concitoyens », rappelle-t-il.
Pour le chef de Jil Jadid, le « moment est venu pour envisager un renouveau national. Pour cela, il faut un désir d’avenir, une volonté de fer, un cap clair, une organisation intelligente, un projet de société. »
Soufiane Djilali estime que la société algérienne « traditionnelle, fragilisée et en décalage par rapport à une culture occidentale offensive, s’est vue remettre en cause brutalement, sans préparation et surtout sans alternative claire par cette modernité singulière mais dite universelle. » « Le malaise qui s’en est suivi a poussé de nombreux concitoyens à se réfugier dans les extrêmes, qu’ils soient identitaires, religieux ou matérialistes », soutient-il.
« Notre société a donc subi un choc des valeurs et des croyances qui lui a fait perdre ses repères, le contrôle de ses dynamiques internes et la maîtrise de son destin. A travers son projet de société, Jil Jadid propose à notre élite, de réfléchir ensemble sur cette modernité inévitable, nécessaire mais, par certains aspects, dangereuse lorsqu’elle est incomprise. Oui à la modernité mais pas à n’importe quelle modernité », développe-t-il.
Avant d’étaler sa vision d’une Algérie nouvelle et formuler les prémices d’une initiative politique de rassemblement, Soufiane Djilali n’a pas manqué de lancer des piques à l’adresse des adversaires de son parti.
« (…) nous avions eu à subir d’incessantes attaques qui visaient, paradoxalement Jil Jadid et ses cadres au lieu de s’en prendre aux vrais responsables des désastres nationaux », a-t-il soutenu, en rappelant que « pendant que d’anciennes et de nouvelles figures découvraient l’oppositionisme et certains, la subversion, Jil Jadid, toujours fidèle à lui-même, s’est attelé à agir dans le sens de la reconstruction d’une vie politique nouvelle, empreinte de réalisme et de sagesse. »