Politique

Sofiane Djilali : « Si le pouvoir veut imposer les élections aux Algériens, ce sera certainement un échec »

Sofiane Djilali est pessimiste quant à l’issue du processus de dialogue mené actuellement par l’Instance dirigée par Karim Younes. « Dans le climat actuel, le dialogue ne peut pas réussir et la crise politique ne sera pas résolue », explique-t-il dans un entretien accordé, ce mercredi 7 août, à TSA Arabi.

« Pour garantir la participation de tout le monde au dialogue, parmi les personnalités nationales, les partis politiques réellement représentatifs et les dynamiques de la société civile, il doit y avoir des gestes sérieux en faveur de l’apaisement », ajoute le président de Jil Jadid.

Sofiane Djilali renvoie dos-à-dos le pouvoir « qui refuse de faire des concessions et de prendre des mesures d’apaisement » et ceux, au sein de l’opposition et du Hirak, qui ont « adopté une position un peu radicale et qui cherchent à appliquer dans l’immédiat des slogans comme « ils dégagent tous » et « le régime doit partir » ». « Le dialogue est otage de ces attitudes radicales », souligne-t-il.

Pour le président de Jil Jadid, les contradictions entre les discours du président Abdelkader Bensalah et du général Gaid Salah sont le résultat d’un « changement de position (au sein du pouvoir) et non d’un problème » entre les deux hommes. « Dans une première étape, il y avait une volonté affichée d’aller vers le dialogue. Mais, par la suite, nous avons constaté une attitude fermée de la part du pouvoir qui a refusé de faire des concessions », explique-t-il.

Or, ajoute Sofiane Djilali, « le problème c’est que sans concessions de la part du pouvoir, il sera impossible pour la majorité des partis d’opposition et des représentants du Hirak de participer à ce dialogue ». Le président de Jil Jadid attend les réponses du président Abdelkader Bensalah concernant les mesures d’apaisement promises lors de la rencontre avec le panel de personnalités.

Sofiane Djilali s’est montré prudent concernant les appels à la désobéissance civile. « Actuellement, nous ne pouvons prendre position parce que les appels à la désobéissance civile ne sont pas précis et pour l’heure nous ne connaissons pas les objectifs des personnes qui soutiennent ce concept », explique-t-il.

Pour Sofiane Djilali, il sera difficile d’organiser l’élection présidentielle cette année. « Parce que nous n’avons encore entamé le vrai processus de dialogue ». Mais, avertit le président de Jil Jadid, si le pouvoir « veut imposer les élections aux Algériens, ce sera certainement un échec ».

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