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Soins des Algériens en France : « Une injure », dénonce le professeur Bouzid

Soins des Algériens en France : « Une injure », dénonce le professeur Bouzid

Le protocole ratifié récemment par le président de la République et qui permettra aux Algériens atteints de certaines maladies de se soigner en France est « une blague », a critiqué le Professeur Kamel Bouzid, président de la Société algérienne d’oncologie médicale.

Le chef de service d’Oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) estime que le protocole est inutile pour ses patients puisque, selon lui, « à de rares exceptions, l’Algérie peut soigner tous les types de cancers ».

« Nous avons tout ce qu’il faut, il suffit seulement qu’on nous aide en termes de médicaments innovants et en moyens », a-t-il affirmé, expliquant que la ratification de ce protocole « n’est pas un aveu d’échec » mais l’expression « d’un mépris pour le système de soins algérien ».

« C’est une injure et un mépris pour les soignants algériens », renchérit le médecin qui affirme que son point de vue « est partagé par les médecins algériens qui supportent très mal tout ce mépris pour le système de soins national ».

« Un outil important de clientélisme »

Pour le professeur Bouzid, les soins à l’étranger sont, en Algérie, « un outil important de clientélisme » et la ratification de ce protocole « ne va profiter qu’à certains privilégiés du système ».

La Caisse nationale d’assurance sociale (Cnas) qui sera l’acteur principal de la mise en œuvre de ce protocole, « fonctionne avec les cotisations des Algériens qui n’ont pas vocation à financer les soins dentaires de la nomenklatura en France », tance le médecin.

L’accord est une « anomalie » qui a fait que « l’assemblée nationale française discute des soins des Algériens », dénonce le professeur, qui ajoute : « On est en 2018, pas en 1952, nous ne sommes pas des indigènes ! ».

La Cnas « devrait plutôt commencer à mieux rembourser les soins ici, notamment dans le secteur privé où les tarifs sont totalement libres », suggère le médecin oncologue qui s’étonne que la caisse d’assurance « finance les hôpitaux français, s’inquiète pour les Français mais pas pour les Algériens alors que ce sont ces derniers qui la financent ».

« Cette histoire de protocole est risible et elle n’a pas lieu d’être. Nous sommes le seul pays au monde à exporter des malades », déplore le Pr Bouzid.

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