Soixante manifestants sont actuellement placés en détention, principalement à Alger, a indiqué ce mardi Me Ahmed Saï, président de l’Union nationale des barreaux d’Algérie (UNBA) dans un entretien accordé au journal El Watan.
« Lors des débats à l’assemblée générale [des conseils des barreaux d’Algérie], certains confrères ont dénombré 60 manifestants placés en détention, principalement à Alger. A priori, les autres wilayas ne seraient pas concernées », a indiqué Me Saï. « Les prévenus ont des avocats qui se chargent de leur affaire devant le tribunal. Nous avons pris la décision de nous constituer en tant qu’Union pour défendre ceux qui sollicitent », a-t-il précisé en outre.
Le chiffre a été confirmé par Me Ouicha Bekhti, membre du Réseau contre la répression et pour les libertés démocratiques. « Une soixantaine de manifestants sont en prison à Alger. Mais il faut savoir que certains viennent d’autres wilayas, comme Tizi Ouzou, Béjaïa ou Tamanrasset, etc. Ils représentent donc le territoire national. Ailleurs, les manifestants sont interpellés mais pas poursuivis », a-t-elle affirmé dans un entretien accordé à El Watan.
« Le 21 juin, il y a eu l’arrestation d’un groupe de 16 manifestants, déférés devant le tribunal le 23 juin, puis placés en détention pour avoir porté le drapeau amazigh. Vendredi 30 juin, il y en a eu d’autres, à peu près 16, également placés sous mandat de dépôt deux jours après pour les mêmes motifs », a rappelé l’avocate.
« Il y a eu de tout. Un vendeur de drapeaux, chômeur de son état qui fait vivre sa famille. Sur son étal, il y avait tous les drapeaux et il ne savait même pas pourquoi il a été arrêté. Il y avait aussi un Palestinien sorti marcher avec ses amis, et un autre jeune manifestant qui était très affecté au point d’en pleurer pour le fait d’être accusé d’avoir porté atteinte à l’unité nationale », a indiqué Me Ouicha Bekhti, qui estime qu’il « n’y a aucune disposition qui interdit le port d’un drapeau autre que l’emblème national ».