Le président grec Prokopis Pavlopoulos a rejeté fermement dimanche les conditions posées par son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour la libération de deux soldats grecs détenus en Turquie, qu’il veut échanger contre huit putschistes présumés.
“L’échange de deux soldats grecs emprisonnés contre les huit soldats turcs qui se trouvent en grèce est hors de question”, a déclaré M. Pavlopoulos.
La Turquie ne cesse de demander l’extradition de huit militaires turcs ayant fui en Grèce après le coup d’Etat manqué en juillet 2016, mais Athènes n’a pas accédé à cette requête et refuse de lier cette affaire avec celle de deux soldats grecs détenus en Turquie depuis début mars.
“Ils ont voulu que l’on remette les soldats grecs, mais nous leur avons dit que s’ils voulaient une telle chose, alors d’abord il faut nous donner les soldats qui ont fait un coup d’Etat dans notre pays”, a déclaré le chef de l’Etat turc samedi lors d’une interview diffusée sur la chaîne privée NTV.
“S’ils nous donnent (les putschistes présumés), alors nous prendrons en considération” la situation des deux soldats grecs, a-t-il poursuivi.
La détention dans une prison turque de ces deux soldats grecs qui, selon Athènes, sont entrés par erreur sur le territoire turc en patrouillant à la frontière gréco-turque du fait de mauvaises conditions météo, a aggravé les relations déjà houleuses entre les deux voisins.
Selon des médias turcs, les deux soldats seraient accusés “d’entrée illégale dans une zone interdite” ainsi que “d’espionnage”.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a appelé début avril Ankara à “accélérer les procédures judiciaires” pour le retour des deux soldats grecs et à arrêter “l’escalade rhétorique”.
“La vie humaine et la liberté humaine ne sont pas et ne devraient pas servir de pions à des jeux de pouvoir et au chantage”, avait-il même déclaré au journal Documento.