Championne de judo très connue en Algérie et ex-ministre déléguée du sport d’élite, Salima Souakri est encore plus appréciée par les Algériens pour son grand cœur. Ce qu’elle fait pour un enfant né avec de graves déformations suscite l’admiration de tous.

Sur les réseaux sociaux, le petit Asmar est devenu une véritable star depuis que sa mère adoptive, la championne de judo et ancienne ministre Salima Souakri, s’est mise à partager son quotidien avec ses fans.

L’histoire est très émouvante. L’enfant, né avec de graves malformations au visage, a été abandonné par ses parents biologiques à la naissance, dans un hôpital du Sud du pays. Asmar était hospitalisé, seul, dans plusieurs hôpitaux du Sud, jusqu’à ce que la championne de judo découvre son histoire. Alors que beaucoup détourneraient le regard face à son visage déformé, Salima a décidé de l’adopter dès qu’elle l’a vu. Et elle a fait la promesse de tout faire pour lui permettre d’avoir une vie normale.

« J’ai essayé de m’enfuir, de faire comme si je ne l’avais pas vu, mais je n’ai pas pu », raconte-t-elle. Son entourage avait du mal à comprendre sa décision. « On m’a pris pour une folle. On m’a dit que c’est un lourd fardeau et une grande responsabilité, mais Dieu l’a mis sur mon chemin et je ne pouvais pas lui tourner le dos », ajoute la championne algérienne.

Lorsqu’elle a adopté Asmar, Salima était déjà mère d’une petite fille, Maria.

« Il ne voit pas, ne parle pas, mais c’est une boule de tendresse », assure-t-elle. La femme au grand cœur n’a pas fait que donner un foyer et des parents au petit orphelin, mais elle a aussi entrepris de le soigner en Europe sur ses propres fonds. Ce geste a particulièrement ému les Algériens.

Salima Souakri, championne algérienne de judo et de la solidarité

Régulièrement, elle partage sur les réseaux sociaux des moments de la nouvelle vie de Asmar, comme lorsqu’elle l’a emmené à la plage pour la première fois, en mai dernier.

Le 12 juin, elle a partagé une photo de l’enfant en salle de réanimation. Asmar venait de subir une première opération chirurgicale dans un hôpital européen. Salima Souakri a tenu promesse. Son fils, comme elle l’appelle, a entamé la première étape du long traitement nécessaire pour sa guérison.

Militante engagée dans les causes humanitaires, Salima Souakri conseille à ceux qui cherchent à adopter de privilégier ce genre d’enfants dont personne ne veut. « Il y a beaucoup d’enfants handicapés dans les orphelinats, mais malheureusement, les gens souhaitent adopter uniquement les enfants bien portants », déplore-t-elle.

Salima Souakri, 48 ans, a été athlète d’élite entre 1990 et 2008. Plusieurs fois championne d’Afrique de judo, elle s’est classée trois fois 5e aux Jeux olympiques. Entre juin 2020 et juillet 2021, elle a occupé le poste de secrétaire d’État chargée du Sport d’élite.

À la fin de sa carrière d’athlète, et tout en restant dans le milieu du judo (entraîneuse de l’équipe du Mouloudia d’Alger puis de la sélection nationale dames, membre de la fédération internationale de la discipline…), elle s’est engagée dans l’action humanitaire où elle active notamment à travers la fondation qui porte son nom. En 2011, elle a été nommée ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef. Elle a aussi animé une émission de solidarité sur Echorouk TV intitulée « Ouvre ton cœur ».

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