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Solidarité Ramadan : l’autre visage de l’Algérie -Vidéos

Les Algériens passent un Ramadan 2021 difficile et c’est le moins que l’on puisse dire. Les prix des produits alimentaires de large consommation, en tout cas les plus demandés pendant ce mois, connaissent une flambée, d’autres sont simplement introuvables sur les étals.

En plus de la baisse de la valeur du dinar, des tensions sur les liquidités dans les bureaux de poste, la persistance de la crise sanitaire liée au Covid-19…

La presse et les réseaux sociaux en ont abondamment parlé, mais le Ramadan de cette année en Algérie, ce n’est pas que ces aspects négatifs. Face à la cherté de la vie, les Algériens opposent leur solidarité légendaire.

Il y a aussi aux quatre coins du pays plein d’actions de bienfaisance qui atténuent un tant soit peu les contraintes de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d’achat. Des actions qui méritent d’être signalées.

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Comme chaque année,  les restaurants populaires dits de la Rahma, ont été ouverts par centaines dans tout le pays. Que ce soit dans de vrais restaurants, des locaux transformés pour l’occasion ou carrément dans la rue, des jeunes, généralement activant dans des associations, se portent volontaires pour cuisiner et servir sans distinction SDF, pauvres, travailleurs vivant loin de leur famille ou automobilistes de passage. Les plus aisés, commerçants ou hommes d’affaires, se chargent de financer l’acquisition des denrées nécessaires.

 

Malgré la crise…

Malgré le contexte difficile de cette année, la flamme est maintenue. Du fait de la crise économique et le recul des revenus de nombreux citoyens et entreprises, il y a moins de donateurs.

« Les dons se font de plus rares. Nous sollicitons des donateurs qui s’excusent de ne pouvoir nous aider en raison de difficultés financières », révélait à la veille du Ramadan à TSA le président de l’association Al-Baraka d’aide aux handicapés de Tizi Ouzou, Ahcène Menad. L’association ne tient pas de resto Errahma, mais elle achemine des repas au domicile des nécessiteux.

D’autres distribuent des colis alimentaires. Cette forme de solidarité est aussi largement répandue. Tout cela est devenu une tradition bien ancrée dans les habitudes ramadanesques des Algériens, et malgré les difficultés de cette année, les bienfaiteurs sont au rendez-vous.

Sur les grands axes routiers, des associations dressent des tentes à proximité des barrages de police et de gendarmerie pour permettre aux agents de l’ordre et aux automobilistes de rompre le jeûne à l’heure et éviter les accidents induits par l’excès de vitesse. Sur les réseaux sociaux, les annonces foisonnent pour signaler qu’à tel ou tel endroit, un repas est servi gratuitement, avec toujours un appel à éviter l’excès de vitesse.

Trois poulets pour 1000 DA

La solidarité des Algériens durant ce mois sacré se manifeste aussi par des initiatives pour rendre accessibles au plus grand nombre les produits dont les prix connaissent une flambée sur le marché.

Comme ce commerçant de Rouiba (Alger) « débusqué » par le célèbre imam présentateur d’émission télé religieuses, Cheikh Chemseddine. Alors que le poulet se vend à près de 400 DA le kilogramme, atteignant même les 450 DA pendant ce Ramadan, le commerçant en question tient un tarif incroyable : trois poulets entiers pour seulement 1 000 DA.

« En voyant le prix affiché, je n’ai pas cru. Il a fallu que je rentre pour m’assurer. Vraiment, il y a encore des gens de bien dans ce pays », dit l’imam dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux. Il faut dire que l’enseigne « chez l’ami des pauvres » sur  le fronton du local n’est pas usurpée.

Légumes : tout à 25 Da

À l’autre bout du pays, à Guelma, un jeune vendeur de légumes parvient à relever le défi de vendre « tout » à 25 dinars le kilogramme, est ce quels que soient les prix atteints par les produits. C’est à peine croyable, mais le jeune Houssam arrive à maintenir son prix en toutes circonstances, y compris pendant ce mois de Ramadan où, par exemple, le prix de la pomme de terre oscille entre 65 et 100 DA, celui de la tomate entre 130 et 180 DA.

Comment il fait ? Dans un mini-reportage que lui a consacré la chaine de télévision el Bilad, il refuse de s’exprimer, « par timidité ». Mais ses clients se chargent de parler à sa place pour dire que dans le meilleur des cas, il prend 2 dinars de bénéfice sur chaque kilogramme. Il est clair que pendant ce Ramadan, il vend à perte.

Un autre marchand de fruits à Tipaza fait mieux. Il propose aux clients démunis de prendre ce qu’ils veulent gratuitement. Sur une photo également largement partagée sur les réseaux sociaux, on peut voir des bananes, des dattes et des oranges. L’affiche écrite à la main est explicite. « Mon frère, si Tu n’as pas d’argent, n’aie pas honte et ne laisse pas ta famille sans nourriture. Prends ce qui te plait des légumes exposés ».

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