Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a répondu lundi dans un entretien à Al Arabiya à son homologue marocain, Nasser Bourita, sur l’accueil de la délégation marocaine et a évoqué l’absence du roi du Maroc Mohamed VI au sommet arabe d’Alger.
Le Sommet arabe d’Alger se tient ce mardi 1er novembre avec la participation de plusieurs chefs d’États dont certains sont arrivés lundi en Algérie. D’autres pays sont représentés par leurs ministres des Affaires étrangères ou de responsables de hauts rangs.
Parmi les pays dont le niveau de participation était scruté en raison des tensions avec l’Algérie et de la normalisation de ses relations avec Israël alors que la question palestinienne est au cœur de ce sommet figure le Maroc.
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Sans surprise, le royaume a entretenu un faux suspense jusqu’à la veille du sommet. D’abord en laissant dire que le roi Mohamed VI sera présent, avant que son ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, arrivé samedi à Alger, dans une dernière tentative de parasitage du sommet, ne parle de conditions de participation, sans les détailler.
Mais aucun analyste sérieux n’a cru à la venue de Mohamed VI à Alger, connaissant le double jeu du roi avec l’Algérie qui consiste à dire une chose et faire le contraire. Les Marocains ont dénoncé les conditions d’accueil de Bourita par les autorités algériennes, ce qu’une source diplomatique algérienne a qualifié d’ « allégations mensongères ».
Lundi, c’est Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères qui répond froidement au Maroc sur la question de l’accueil de sa délégation et de la participation du roi Mohamed VI.
Ramtane Lamamra tacle Nasser Bourita
« Nous avons déployé des efforts pour assurer la participation de tous les dirigeants arabes. Le peuple algérien souhaite la bienvenue à tous nos dirigeants », a assuré Ramtane Lamamra dans un entretien à la chaîne Al Arabiya, avant d’aborder le cas du roi Mohamed VI.
« En ce qui concerne le Maroc, vous avez constaté qu’un envoyé spécial du président de la République s’est déplacé à Rabat et a transmis la lettre d’invitation. Le Maroc a participé au niveau des ambassadeurs et des ministres des Affaires étrangères. D’après ce qui a été annoncé, nous pensions que le roi Mohamed VI allait participer personnellement à ce sommet et nous avions été informés ce matin (lundi) que ce ne sera pas le cas », a-t-il détaillé.
Sans commenter cette absence de Mohamed VI, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que « c’est aux historiens de dire à l’avenir s’il y avait une occasion ratée pour le Maghreb arabe et le monde arabe » et si « la réponse est positive, de dire qui assumerait un tel échec ».
Ramtane Lamamra affirme que l’Algérie « respecte » les décisions des dirigeants arabes concernant la participation à ce sommet, entre ceux qui participent personnellement, et les autres qui ont désigné un représentant.
Sur l’accueil de la délégation marocaine qui a suscité une polémique au Maroc, Ramtane Lamamra a assuré que l’Algérie a décidé de traiter équitablement tous les participants au sommet arabe. « Je ne pratique pas la diplomatie du haut-parleur », a-t-il dit, allusion à son homologue marocain Nasser Bourita, le seul ministre arabe qui a créé la polémique à Alger.
« L’Algérie a décidé de traiter tout le monde sur le même pied d’égalité. La personne qui a accueilli le ministre marocain des Affaires étrangères à l’aéroport Houari Boumedienne est la même qui a accueilli l’ensemble des ministres des Affaires étrangères arabes à leur arrivée à l’aéroport », a expliqué le chef de la diplomatie algérienne.