Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu ce jeudi 11 mai une invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite pour assister au 32e sommet de la Ligue arabe qui se tiendra à Djeddah le 19 mai prochain, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
La lettre d’invitation du roi Salmane à Tebboune a été remise au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Ataf par l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Algérie, Abdullah bin Nasser Abdullah Albussairy, selon la même source.
L’Algérie est la présidente en exercice du conseil de la Ligue arabe depuis le sommet de l’organisation panarabe d’Alger qui a eu lieu le 1er novembre dernier. Le communiqué du ministère des Affaires ne dit rien sur la participation du président Tebboune au sommet de Djeddah.
Lors du sommet arabe d’Alger, l’Arabie saoudite avait été représentée par son ministre des Affaires étrangères. Le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane avait prétexté un problème de santé qui l’a empêché de faire le déplacement à Alger.
تلقى رئيس الجمهورية السيد عبد المجيد تبون، اليوم، رسالة دعوة من أخيه خادم الحرمين الشريفين الملك سلمان بن عبد العزيز آل سعود، للمشاركة في الدورة الثانية والثلاثين لمجلس جامعة الدول العربية على مستوى القمة، المقرر عقدها بجدة، بالمملكة العربية السعودية الشقيقة، بتاريخ 19 ماي 2023.
— وزارة الشؤون الخارجية| MFA-Algeria (@Algeria_MFA) May 11, 2023
Outre le président Abdelmadjid Tebboune, le roi Salmane a invité de nombreux rois, princes et chefs d’Etats arabes pour le sommet de Djeddah, dont le président syrien Bachar al-Assad, l’émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.
Après douze ans d’absence, la Syrie a réintégré la Ligue arabe lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères arabes dimanche dernier au Caire. Membre fondateur de l’organisation panarabe, la Syrie a été suspendue de la Ligue arabe en 2011, après la répression sanglante des manifestations qu’a connues ce pays.
Retour en force de la diplomatie saoudienne
Le retour de la Syrie à la Ligue arabe survient après la réconciliation entre Damas et Riyad et surtout après la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
Le 10 mars, Riyad et Téhéran ont surpris tout le monde en annonçant leur volonté de reprendre leurs relations diplomatiques qui ont été rompues en 2016.
Cette réconciliation faite sous l’égide de la Chine a ouvert la porte à la réconciliation entre l’Arabie saoudite et la Syrie, un pays qui fait face à la guerre civile depuis 2011 et qui est sous influence iranienne.
En se réconciliant avec l’Iran et en mettant fin à l’isolement de la Syrie au plan arabe, l’Arabie saoudite fait la paix avec ses voisins pour mener à bien son projet de diversification de son économie afin de préparer l’après-pétrole.
L’Arabie saoudite reprend la main aussi au plan diplomatique et pourrait relancer le projet arabe de paix de 2002 avec Israël. Ce plan a été mis à mal par les accords d’Abraham entre Israël et des pays arabes comme les Émirats arabes unis et le Maroc.
Pour certains observateurs, le retour en force de la diplomatie saoudienne ainsi que la réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite signifient l’échec des Accords d’Abraham.