Le 32e sommet de la Ligue arabe se tient vendredi 19 mai à Djeddah en Arabie saoudite, avec la participation de plusieurs chefs d’États et rois arabes, mais en l’absence du président Abdelmadjid Tebboune.

Selon nos sources, le président Tebboune n’ira pas à Djeddah. L’Algérie sera représentée à ce sommet par le premier ministre Aïmene Benabderrahmane.

L’information de la non-participation de Tebboune au sommet de Djeddah a été confirmée au JT de 20H00 de la Télévision algérienne.

Ce qui était déjà dans l’air depuis plusieurs jours s’est confirmé ce jeudi 18 mai, la veille de la tenue du 32e sommet de l’organisation panarabe.

Comme TSA l’avait évoqué le 11 mai dernier, la participation du président algérien à ce sommet était peu probable, en raison notamment de l’absence du prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane au Sommet arabe d’Alger et des agissements peu amicaux de l’Arabie saoudite à l’égard de l’Algérie pendant la préparation du rendez-vous de Djeddah.

L’Algérie n’a pas apprécié le fait que Riyad ne l’ait pas associée dans la préparation du sommet de Djeddah alors qu’elle assurait la présidence du Conseil depuis le sommet d’Alger de novembre dernier. Mais la Syrie avait pris elle-même la décision de ne pas reprendre son siège au sein de la Ligue arabe au dernier sommet d’Alger (1er et 2 novembre 2022) afin de ne pas aggraver les divisions au sein de l’organisation.

Lors de la préparation du sommet de Djeddah, l’Arabie saoudite a fait cavalier seul, préférant se consulter avec ses alliés proches sans prendre le risque d’inviter des pays qui pourraient lui faire un peu d’ombre dans ce qu’elle considère comme son pré-carré.

Sommet arabe de Djeddah : l’Algérie représentée par son PM

L’Arabie saoudite, dont le prince héritier MBS est obsédé par ses projets de diversification de l’économie de son pays, veut acter le retour de sa diplomatie sur la scène régionale, notamment arabe, dans un contexte de bouleversements des rapports de forces au niveau mondial.

L’Arabie saoudite a ouvert ainsi la porte au retour de la Syrie à la Ligue arabe, après 12 ans d’absence, profitant du travail diplomatique effectué par l’Algérie pour la réintégration de ce pays au sein de l’organisation panarabe. Mais l’Arabie saoudite veut apparaître comme le pays qui a validé ce retour afin de garder et de renforcer son leadership dans la région.

Après avoir rétabli début mars dernier ses relations avec l’Iran sous l’égide de la Chine, et ce, après neuf ans de rupture, l’Arabie saoudite s’est réconciliée avec la Syrie avec qui elle a rompu les relations après la répression des manifestations syriennes de mars 2011. Ces protestations ont plongé la Syrie dans une guerre civile sanglante qui n’est pas encore terminée.

Le retour de la Syrie à la Ligue arabe a été décidé le 7 mai dernier au Caire et le président syrien Bachar al-Assad, longtemps considéré comme un paria par les Saoudiens et leurs alliés, sera présent à Djeddah pour ce sommet.

On parle aussi de la présence du président ukrainien Volodymyr Zelenski, qui aurait reçu l’invitation du roi Salmane, alors que la Ligue arabe observe officiellement la neutralité dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine.

L’invitation de Zelensky dans la conjoncture mondiale que l’on connaît pourrait sonner le début d’une autre longue période de divisions et de tiraillements.

L’information n’est pas confirmée officiellement. Mais à en croire la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, Volodymyr Zelensky a reçu une invitation pour assister à la cérémonie d’ouverture du sommet de Djeddah.

SUR LE MEME SUJET : 

Arabie saoudite : pourquoi MBS fait la paix avec ses voisins