Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in tenaient vendredi un sommet historique après une poignée de main hautement symbolique sur la Ligne de démarcation militaire qui divise la péninsule.
M. Kim s’est dit « submergé par l’émotion » après avoir franchi la ligne de démarcation en béton, devenant le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la guerre de Corée (1950-53).
A l’invitation impromptue du Nord-Coréen, les deux hommes ont brièvement marché main dans la main du côté nord-coréen de la frontière avant de se rendre à pied à la Maison de la paix, structure de verre et de béton située dans la partie sud du village de Panmunjom, où fut signé l’armistice.
« Je suis venu ici déterminé à donner un signal de départ, au seuil d’une histoire nouvelle », a déclaré M. Kim.
L’arsenal atomique nord-coréen figure en bonne place du menu et M. Moon a espéré conclure « un accord audacieux afin d’offrir à l’ensemble du peuple coréen et aux gens qui veulent la paix un grand cadeau ».
M. Kim était accompagné par Kim Yo Jong, sa soeur et sa proche conseillère, ainsi que par son responsable des relations intercoréennes. M. Moon était flanqué par le patron du renseignement sud-coréen et par son directeur de cabinet.
Cette réunion illustre la spectaculaire détente qui s’est emparée de la péninsule depuis que M. Kim a surpris son monde en annonçant le 1er janvier que son pays participerait aux jeux Olympiques d’hiver organisés au Sud.
– « Difficile » –
La Maison Blanche a souhaité que le sommet débouche sur un « futur de paix et de prospérité pour toute la péninsule coréenne ».
Le président Trump a exigé que le Nord renonce à ses armes nucléaires et Washington réclame que la dénucléarisation soit totale, vérifiable et irréversible.
Mais le directeur du secrétariat de la présidence sud-coréenne Im Jong-seok a prévenu jeudi que rien n’était gagné: les avancées technologiques des programmes balistique et nucléaire du Nord signifient que tout accord serait « fondamentalement différent par nature des accords de dénucléarisation conclus dans les années 1990 et au début des années 2000 ».
« C’est ce qui rend ce sommet particulièrement difficile ».
Pyongyang demande des garanties sur sa sécurité — qui n’ont pas été précisées– pour discuter de son arsenal.
Dans le passé, le concept de « dénucléarisation de la péninsule » a pu signifier pour Pyongyang le départ des 28.500 militaires américains stationnés au Sud et le retrait du parapluie nucléaire américain, toutes choses impensables pour Washington.