Le sommet historique prévu vendredi entre le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un sera truffé de symboles et certains ne sont pas au goût du Japon.
La Corée du Sud a fait confectionner des chaises sur mesure pour l’occasion, représentant la péninsule coréenne et des îlots disputés par Tokyo et Séoul. Idem pour un des desserts du banquet.
Les deux Corées partagent le même ressentiment à l’égard du Japon, qui leur a imposé une occupation coloniale brutale de 1910 à 1945.
Sur les chaises en noyer utilisées par les délégations à Panmunjom, dans la Zone démilitarisée (DMZ), figure un écusson avec, à côté du plan représentant les deux pays, un petit point dessinant des territoires situés en mer du Japon, contrôlés par la Corée du Sud sous l’appellation Dokdo mais revendiqués par Tokyo sous le nom de Takeshima.
La même image se retrouve sur un dessert à la mangue servi au dîner, selon des photographies du menu diffusées mercredi.
Le ministère japonais des Affaires étrangères a « fermement protesté » auprès de Séoul. « C’est regrettable et nous ne pouvons accepter cela compte tenu de notre position sur la souveraineté de Takeshima », a déclaré un porte-parole du ministère.
Le sommet sera agrémenté d’autres références symboliques moins controversées, comme cette table autour de laquelle se réuniront les délégations, d’une largeur de 2.018 mm en honneur de cette année qui a vu une spectaculaire « détente » entre les deux voisins.
« La table ovale reflète le souhait de voir le Nord et le Sud s’asseoir ensemble et tenir des discussions franches sans sentiment de distance malgré 65 ans de division », a expliqué la « Maison Bleue », la présidence sud-coréenne.
La pièce sera en outre décorée de vases en porcelaine, avec des pivoines symboles de bienvenue, des marguerites pour la paix et des fleurs sauvages de la DMZ.
Ce n’est pas la première fois que Séoul met à l’honneur ces îlots disputés.
Quand le président américain Donald Trump était venu en Corée du Sud l’année dernière, son menu avait inclus une crevette pêchée dans les eaux autour de ces territoires, suscitant des protestations de Tokyo.
Et aux jeux Olympiques de Pyeongchang en février, les deux Corées avaient prévu de défiler avec le drapeau de la Corée unifiée sur lequel figuraient aussi les îlots. Mais devant les protestations du Japon, Séoul avait finalement abandonné l’idée d’utiliser la bannière contestée durant l’Olympiade.