Malgré la douleur de la perte de son fils dans des conditions atroces, le père du jeune Djamel Bensmaïl reste digne et multiplie les appels à l’union et à la sagesse.
Ses propos tenus au lendemain de la mort de son fils ont émerveillé toute l’Algérie. Ils ont été qualifiés de pluie venue éteindre les brasiers de la haine que certaines parties ont tenté d’attiser en utilisant la mort de son fils.
Le jeune homme a été lynché à mort et brûlé mercredi 11 août par la foule à Larbaa Nath Irathen à Tizi-Ouzou qui l’a pris pour un pyromane, alors qu’il était venu de Miliana pour porter secours à la population locale qui fait face à des incendies d’une ampleur sans précédent. Diffusées sur les réseaux sociaux, les images de l’exécution sont d’une violence inouïe.
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Dans le journal télévisé de vendredi soir sur l’ENTV, le père Bensmaïl a réitéré son message de paix et d’union qu’il a livré le jour même de la mort de son fils puis le lendemain à Tizi-Ouzou où il s’est rendu pour récupérer la dépouille.
« Mon fils souhaitait que sa mort rassemble les Algériens et c’est ce qui vient de se passer. Nous espérons que c’est lui qui rassemblera les Algériens », dit-il. « Nous ne voulons pas la division. Il n’y ni Chaoui, ni sudiste ou autre. Nous sommes tous des Algériens, il n’y a aucune différence. Les Kabyles sont nos frères, nos amis, nous avons des liens de parenté avec eux, notre sang est mêlé. Nous ne voulons pas que quelque chose sème la discorde entre nous », insiste-t-il.
« Sa mère n’a parlé à aucune télé ni aux réseaux sociaux »
M. Bensmaïl a aussi tenu remettre les choses à leur endroit en démentant ce qui est véhiculé sur les réseaux sociaux.
« J’ai vu plein de choses sur les réseaux sociaux, une femme qui pleure et qui prétend être sa mère, une autre se présente comme sa sœur, alors que c’est faux. Sa mère n’a parlé à aucune télé ni aux réseaux sociaux. Elle n’a ni pleuré ni crié. Vous vous présentez comme étant sa famille, je ne sais pas ce que certaines parties veulent faire. Tout cela est faux. Nous ne sommes pas des adeptes de la violence. Nous refusons que quelqu’un parle en notre nom. Nous sommes une famille révolutionnaire qui rassemble. On dénonce ces gens », assène le digne père.
Pour ce qui est des assassins de son fils, il dit qu’il faut laisser la justice faire son travail : « Pour ceux qui l’ont tué, ce n’est pas à nous de les attraper ou de les juger. Il y a une justice, c’est à elle de le faire. Et tout jugement que prononcera la justice algérienne nous l’accepterons. Je suis Algérien et j’ai confiance en la justice de mon pays. »
